Portée par une distribution improbable (Dany Boon qui joue un marseillais...), la nouvelle comédie de François Ozon fonctionne plutôt bien malgré les gros sabots du réalisateur.
Dans un sens, c'est pas bien grave puisqu'avec Ozon je ne m'attends pas vraiment à de la finesse, mais au moins on passe un bon moment. Parce que c'est ce qui me plait dans le cinéma de Ozon, lorsqu'il y va à fond. C'est un cinéaste qui aime beaucoup les femmes et donne souvent dans ses films une petite place à l'homosexualité. Je trouve que ces deux aspects sont réussis car pour le féminisme ça raisonne malheureusement avec des revendications actuelles d'une part, et pour l'homosexualité on sent qu'il s'amuse avec assez joyeusement. Le film se déroule dans une période où c'était très mal vu et il insère ça de façon suffisamment naturelle pour que ça ne paraisse pas en décalage avec l'époque présentée. C'est un pastiche évident de comédie policière, adapté d'une pièce de théâtre des années 30. Le jeu des acteurs est outrancier, les situations font souvent sourire et il y a un bel hommage à Danielle Darrieux. Nadia Tereszkiewicz et Rebecca Marder tiennent quand même bien la baraque, avec un style très théâtral évidemment mais qui a beaucoup de charme. C'est un film qui se repose sur de nombreux rebondissements pour faire "avancer" l'intrigue, mais qui sait s'arrêter quand il le faut.
Ça ne vaut évidemment pas 8 femmes ou Potiche à mes yeux, mais ça m'a fait plaisir de voir une comédie sympathique au cinéma, avec des acteurs parfois prestigieux (Isabelle Huppert est géniale dans ce film).