Parce qu'on a pas tous les jours l'occasion de pouvoir faire un biopic sur une redneck surdouée en patinage artistique, un film comme Moi, Tonya était une évidence. Le résultat, un peu surcôté et validé par des perfs Oscar-friendly (notamment Allison "CJ for ever" Janney), suit à la lettre les préceptes du film gentiment énervé "à la Scorsese", avec montage anté-chronologique (c'est-à-dire que le film est narré en flash-backs par les protagonistes) justifié par un invisible tournage de reportage, montages musicaux sur une BO d'époque, personnages violemment pathétiques et langage fleuri en option. C'est assez bien foutu mais un peu pépère, et le film tient le coup en grande partie grâce à ses interprètes - Paul Walter Hauser est l'arme secrète du casting. Mention spéciale à l'incrustation assez dégueulasse du visage de Margot Robbie sur ses doublures numériques pendant les séquences de patinage : quand on le remarque, impossible de penser à autre chose…