L'Affaire du Lieutenant Scott

Tiré du roman "L'Affaire du Lieutenant Scott" de John Katzenbach, Mission Évasion narre l'improbable procès d'un soldat noir dans un camp de prisonniers américains tenu par des nazis en pleine Seconde Guerre Mondiale. Accusé de meurtre par ses compatriotes, le soldat afro-américain est défendu par un jeune lieutenant ayant été en fac de droit qui se heurte malgré lui à un énigmatique colonel...

Le problème de Mission Évasion réside principalement dans le traitement de son histoire : commençant comme une peinture de la vie des soldats américains dans les camps de prisonniers SS, le scénario bascule dans le film de procès avant de dévoiler un tout autre genre : la tentative d'évasion. Ce dernier point étant bien évidemment spoilé depuis le titre français, tout suspense est évaporé et l'on suit tout de même ce long-métrage sympathique mais un brin inégal.

Avant tout, la mise en scène de Gregory Hoblit (Peur Primale, Le Témoin du Mal) est soignée et l'on ressent parfaitement les conditions de vie de nos aînés dans le froid des camps d'Augsburg, magouillant comme ils peuvent face à des nazis aux personnalités divergentes. Décors, costumes et atmosphère glaciale sont donc réussis, le réalisateur signant ici un film de guerre esthétiquement irréprochable. Côté interprétation, c'est autre chose : tandis que Bruce Willis s'emmerde comme un rat mort, Colin Farrell se démène pour faire exister le film aux côtés du brillant Terrence Howard et du charismatique Marcel Iures.

Dommage en revanche que les seconds rôles, comprenant bon nombre de soldats US, soient aussi peu mis en avant. On ne notera que la participation d'un Cole Hauser détestable en prisonnier raciste mais pour le reste, c'est quasiment de la figuration. Quant à l'intrigue, elle reste plaisante à suivre sans forcément réussir à nous captiver, ledit procès n'arrivant qu'en milieu de bobine accompagné de longueurs intempestives jusqu'à un rebondissement final bienvenu mais au final peu surprenant. Film de guerre un tant soit peu original, Mission Évasion manque donc cruellement de rythme en dépit d'une mise en scène réussie.