Excellent film de Tim Burton qui revient - enfin - dans son style favori et plus que maîtrisé : le sombre, le glauque voire même une petite touche de gore qui changent radicalement de ce que l'on aurait attendu d'un film tout public (ou avertissement selon les cinémas). On sursaute, on rit des blagues croustillantes et toujours bienvenues de Samuel L. Jackson qui donne à la fin du film un côté comique qui sublime l'action et l'angoisse. Car, il nous faut l'avouer, "Miss Peregrine et les enfants particuliers" n'est pas, comme peut le faire supposer son titre, pour les petits ! L'atmosphère sombre, les monstres, les scènes un peu gores (
on voit à plusieurs reprises les sépulcreux se délecter d'yeux...
) et les sursauts que l'on fait dans son fauteuil
(scène où un garçon mort sans yeux se lève d'un coup)
ne conviennent pas aux plus jeunes et aux âmes sensibles. On excusera l'absence - très remarquée pour les fans - de la musique de Danny Elfman, alors en tournée européenne. Son remplaçant tente vainement de reproduire son talent, sans y parvenir (demi-étoile manquante). Donc, pas de thème inoubliable pour "Miss Peregrine et les enfants particuliers", dommage. Mais le film n'est pas tout de noir constitué, et les ténèbres laissent souvent place à des moments de rire, de tendresse, de tristesse et d'action. L'histoire se fait conte d'apprentissage dont l'hymne à la différence rappelle bien les films burtoniens et reste magnifique. De plus, ce film s'offre le luxe d'avoir Tim Burton en caméo hilarant ! (pour ceux qui ne l'ont pas trouvé : il est dans
un manège de la fête foraine et prend un squelette en pleine tête
). Et des clins d'œil à ses films sont présents :
haies taillées comme dans "Edward aux mains d'argent", dont une en forme du T-Rex de "Pee-Wee"
, les poupées mouvantes en stop-motion dont Burton utilisait déjà la technique dans "Beetlejuice"... comme à d'autres classiques (
la porte déchiquetée à la hache comme dans "Shining"
... . Il y a de quoi chercher pour les cinéphiles ! Alors, tous aux cinéma pour voir Burton se lâcher dans son élément ! Grandiose !