Remember, I know all about you, 007. Sex for dinner, death for breakfast.

Quelle catastrophe que cette intrigue science-fictionnesque abracadabrantesque illustrée de la pire des manières, comme une sorte de retransmission télévisuelle des Extremes Games. Il faut tout faire péter, tout miser sur l’action la plus folle possible, l’intrigue n’est plus la pierre angulaire pour retenir l’attention du spectateur. Le personnage, il a juste à être cool, balancer des vannes et essayer du mieux qu’il peut d’avoir l’air concerné... Bienvenu dans le James Bond Movie le plus cartoonesque et le plus ringard de la franchise (même Moonralker arrivait à offrir 2/3 moments concernés et magiques).
La réalisation, bien que plus dynamique que le film précédent, ouvre les vannes au grotesque et à la surenchère. Entre effets accélérés/ralentis d’un gout douteux, direction artistique à effet cartoon, scènes d’action tellement démesurées qu’elles perdent toutes mesures, effets spéciaux à la ramasse déjà à l’époque... c’est laborieux.
Brosnan ne propose plus rien de nouveau (par choix, par dépit ou par obligation ?) et se retrouve à débiter des répliques toutes plus graveleuses les unes que les autres (les dialogues entre Bond et Jinx dans la scène finale sont abo-minables) et à tout interpréter avec fureur. Un antagoniste «Transformer» au sourire ultra brite des plus agaçant et ridicule. Dans le genre stupido-mégalo il surpasse de loin tous les ersatz de Blofeld ayant affrontés Bond. L’idée de faire de Graves une imitation grossière de Bond avait de quoi être intéressante, mais ne reste qu’une idée pour être finalement qu’un combat de coq comme se plait à le dire Madonna juste avant la partie d’escrime.
Un gimmick particulièrement gênant qui ne devait pas plus fonctionner sur le papier qu’une fois mis en scène : le simulateur de Q proposant l’attaque du MI6 avec la mort de Moneypenny et Bond flinguant M pour atteindre un ennemi, puis Moneypenny succombant à James sur son bureau (à croire que la Moneypenny de GoldenEye n’était qu’une usurpatrice de la cause féministe).
Bond évolue dans un jeu vidéo, où les morts ne sont pas morts, où Bond ne remarque même pas que son arme est vide, où le méchant lance des éclairs, où Bond fait du kite-surf sur une vague en pixel, où on se bat à l’épée dans un avion en pleine dislocation... ça aurait pu être un minimum sympa avec une manette à la main, mais pas en simple spectateur.


Le Générique :
Chanson - Le vocodeur... euh non pardon... Madonna pour le plus mauvais thème de la franchise, à ce stade du moins, un autre à venir dans la période Daniel Craig lui chatouillera fortement les cordes vocales.
Visuel - L’idée ne manquait pas d’attraits de poursuivre le récit de l’introduction à l’intérieur même du générique, mais l’effet est loin d’être concluant. Peut être quand appuyant sur la touche «Mute» de la télécommande ça passerait mieux.


LA James Bond Girl :
Halle Berry aka Giacinta « Jinx » Johnson. Rivalisant avec Bond autant dans l’action que pour ce qui est des répliques à fort sous entendu salace, le personnage ne propose finalement pas grand chose de plus.


LA réplique :
«Remember, I know all about you, 007. Sex for dinner, death for breakfast.»


Une Miranda Frost résumant parfaitement le destin tragique de nombreuses femmes ayant croisées la route de James Bond durant 40 ans.


LA scène :
Le duel tout en fureur et agressivité entre Bond et Graves dans le club d’escrime, un combat où les deux coqs oublient leurs contenances, leurs bienséances... tous les coups sont permis.
Bond plus que jamais est devenu une caricature du macho gamin n’ayant plus la moindre once de second degré et de retenu, il fonce dans le tas, n’est plus qu’un boule de nerf... Brosnan avait beaucoup de classe dans le costume mais il était temps que ça se termine dans cette configuration.

SemWen
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le 11 févr. 2021

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