Le premier film d’Antoine de Bary est la suite directe de son court métrage L’enfance d’un chef sorti en 2016. N’ayant pas vu ce dernier, on va se concentrer sur le long métrage, dont on peut juste dire qu’il le reprend le même personnage principal a quelques années d’intervalle et le même acteur Vincent Lacoste pour l’interpréter.
Mes jours de Gloire suit Antoine jeune acteur ayant connu la gloire adolescente après le premier rôle d’un film à succès et dont la carrière est presque à l’arrêt depuis cela. Il va donc être question de voir Antoine tenter de décrocher un nouveau rôle, en l’occurrence celui du général De Gaulle pour le compte d’un cinéaste allemand. Mais surtout de l’observer se débattre avec une vie d’adulte avec lequel il a beaucoup de mal a découdre, se retrouvant très vite à la porte de chez lui pour cause de perte de clé et de carte bleu et devant retourner vivre chez sa mère. (Emmanuelle Devos).
Si le long métrage de De Bary se suit plutôt avec un certain plaisir et possède des qualités indéniables, l’on ne peut s’empêcher que le plein potentiel de l’œuvre ne soit jamais atteint.
Bien sûr cela s’avère régulièrement drôle, le récit enchainant les péripéties lunaires d’un personnage inconséquent incapable de se prendre en charge. Lacoste étant de presque tous les plans et le film jouant beaucoup sur son physique et surtout son phrasé totalement reconnaissable. Il existe un vrai plaisir à le retrouver dans un rôle d’homme qui n’arrive pas a grandir et plus encore se sentir bien dans son corps. Le jeune homme se retrouvant gêné dans son rapport a sa masculinité surtout voyant que les autres autour de lui l’assument bien mieux.
Disons qu’après Les Beaux gosses ou Lolo pour ne citer que ceux que j’ai vu mais il doit y en avoir bien d’autres et bien nous pouvons dire que c’est un rôle qu’il maitrise à la perfection.
Il est donc assez facile de s’identifier à ce personnage, mais malheureusement le film ne prend que trop tardivement un chemin plus sombre sous-jacent jusque-là et apparaissant seulement dans quelques fugaces plans. Ce qui était toujours repoussé mais perceptible dans les gaucheries d’Antoine au restaurant, ses errements aux commissariats ou ses problèmes d’érection est enfin pris en charge dans une dernière partie ou cesse enfin la petite musique guillerette pour laisser place à la véritable dépression dont est finalement atteint le jeune homme.
Cette partie est véritablement bien plus intéressante et beaucoup moins facile à traiter mais un peu plus réussie occasionnant quelques beaux échanges entre l’enfant et sa mère ou saluant le travail consistant à accueillir la parole sans la brusquer.
Au final Mes Jours de Gloire est un petit film assez sympathique car drôle et porté par des acteurs tout à fait convenables même si certains sont sous exploités dont Christophe Lambert. Mais il peine a embrasser une dimension plus tragique moins conventionnelle en restant sur des ressorts trop éculés.