Legacy

Il y a plus de 20 ans les extra-terrestres arrivaient tous au USA, qui bien sûr étaient là pour nous protéger, avec leur maladresse, leur swag MAIS leur efficacité.
20 ans plus tard, plus personne n'a d'illusion sur les Etats-unis, même pas eux, et bon...tout le monde ayant pris conscience qu'une planète ce n'est pas juste un pays, l'action du film passe chez les cousins : les anglais et les français. Les premiers parce-que les studios se sont sans doute rappelés que James Bond c'est pas un Yankee, et chez nous parce-que visiblement les américains se demandent toujours à quoi servait à la base ce truc curieux en métal qu'on a posé au milieu d'un grand jardin parisien : la Tour Eiffel. De là va partir toute l'histoire : Parce-que Men In Black International, c'est avant tout Men In Black Londres (même la personne censée diriger le bureau de New-York est anglaise). Parce-que de là ou ils sont, ils ont accès aux autres territoires (France, Maroc, Italie...), avouant plus ou moins volontairement, que quand on est américain, on ne s'occupe pas d'autres choses que les USA. Sauf si c'est pour y partir en période d'essai, comme l'héroïne.
C'est aussi un petit peu Men In Black France, allez, puisque La Tour Eiffel et l'histoire qu'ils lui ont été attribué y sont importantes. Et puis y'a les Twins après tout. Les méchants c'est eux. Ce duo de danseurs guadeloupéens qu'on a découvert dans "La France a un incroyable talent" et qui depuis ont fait une super carrière aux USA.
Bref, se tourner vers la France et l'Angleterre c'est une méthode de replis plutôt efficace et ça ne laisse pas le public américain à la ramasse.
Pour ce qui est d'un nouveau duo pour reprendre la franchise, là encore une bonne idée. On sent bien que le duo Tessa Thompson/Chris Hemsworth testé dans Thor : Ragnarok, c'était une aubaine. Hemsworth aime la comédie, ça se voit, ça lui va bien, et Thompson, qui a déjà une carrière solide, n'est pas une nymphette destinée à jouer les love interest stupidement. Elle a le répondant nécessaire à renvoyer la balle à Hemsworth.
Le reste du casting fait le job parfaitement, on continue de découvrir des créatures avec la même fraîcheur que le premier, et l'action n'est jamais statique.
Le piège résidait bien sûr dans le fait de continuer une franchise que l'on pensait perdue après l'échec du 3, où comment hériter sans porter le boulet. C'est plutôt réussit. Même si ce n'est jamais vraiment évoqué, des hommages sont présents (on croise le chien Franck, les petites créatures du courrier, et on aperçoit rapidement une peinture représentant Will Smith et Tommy Lee Jones). Subtilité.
Si Tommy Lee Jones était un agent expérimenté, efficace et froid, Hemsworth est son anti-thèse : expérimenté et efficace mais pas sans casse, et surtout dilettante, n'inspire pas la confiance, trop frivole...
Alors que le personnage de Tessa Tompson c'est le spectateur qui va voir MIB : elle connait déjà l'existence des MIB, mais elle a encore tout a découvrir, elle a grave envie de voir des E.T., connaitre tout les mystères de l'univers, et surtout c'est elle qui est efficace.
On peut du coup conclure par cette observation que le nouveau MIB reprend ce que l'on connait déjà, mais re-distribue les carte utiles, tout en ne s'embarrassant pas des lourdeurs qui avaient plombés la franchise.
Par contre, je ne suis pas sûre que ce soit suffisant pour vraiment relancer la franchise Il manque un peu de mordant.