J'ai revu avec délectation ce film que je n'hésite pas à qualifier de monumental.
Lars von Trier a pris quelques libertés avec le Dogme95, mais il reste quelques fondamentaux. La caméra portée, qui m'exaspère en général, trouve ici un sens.
La photo est incroyablement maîtrisée et le préambule est incroyable, visuellement et dynamiquement.
La première partie m'a diablement fait penser à 'Festen'. Bien que les causes du malaise soient très différentes, il y a ce ton faussement enjoué qui veut que parce que l'on a décidé de la fête, fête il doit y avoir. Le compte des haricots est un monument de l'impitoyable vacuité du moment.
La deuxième partie durant laquelle les masques tombent est également sublime. La photo s'adapte et devient évanescente jusqu'à la destruction.
Le film décrit, non pas la fin DU monde, mais la fin D'UN monde. Et d'ailleurs qu'est-ce donc que la fin du monde ? Pourquoi est-il si difficile de franchir le pont ?
Je terminerai sur Kirsten Dunst qui représente pour moi une sorte de beauté absolue, mélange sublime d'angélisme et de diabolisme. C'est elle Mélancholia ! Elle porte le film et le propos d'une manière incroyable. Mais bon, je suis un peu sous le charme, je l'avoue.
Le film ne plaira pas à tout le monde, c'est clair. Ce n'est pas un film simple, et lors de cette deuxième vision, je reconnais avoir découvert de nouvelles clefs, de nouveaux chemins qui m'avaient échappés la première fois.
Je recommande vivement.