May
6.8
May

Film de Lucky McKee (2003)

J'ai bien envie de descendre ma note à 6/10 à cause des défauts. Mais les bonnes scènes sont tellement bonnes que j'ai aussi envie de monter ma note à 8/10. Coupons la poire en deux, maintenons le 7/10 et explicitons.

Je me souviens avoir découvert ce film il y a environ 6 ans. Ce fut un bon moment. Je m'attendais donc à repasser un excellent moment, et bien pas vraiment. "May" est parfois un peu chiant. Cela vient de sa structure un peu maladroite : on ne sait pas toujours où on va (le personnage le sait à partir de la moitié du film, le spectateur à partir du deuxième tier). Cela donne un aspect décousu, un enchaînement pas toujours fluide des séquences, et quelques moments qui semblent ne pas correspondre au film (changement de ton, narration à part du reste).

Le sujet est assez prenant. Faut dire que je suis sensible à toutes ces histoires de poupées, comme beaucoup de gens je pense. Parce qu'on y retrouve le pouvoir de l'imagination, le pouvoir de l'enfance, une force obscure, inconnue, jugée positive pour ne point effrayer les enfants alors qu'on sait tous que les enfants peuvent être les pires bourreaux (rappelez vous de ces enfants ariens qui dénonçaient leurs parents s'ils désapprouvaient le régime). C'est assez bien traîté aussi, on revient aux classiques, mais sans les copier. McKee parvient à se détacher de ses références, à raconter sa propre histoire.

Et c'est de là que viennent certaines scènes franchement glauques et prenantes. Ce n'est pas tant que le réalisateur joue avec l'horreur grotesque et excentrique. Son film n'est même pas très gore. Mais ses personnages sont malsains, les situations exploitées en ce sens. Et ça fait plaisir quand un réalisateur va au bout des choses.

De plus il est aidé par une belle palette d'acteurs. J'avais oublié la présence d'une Anna Faris aussi lesbienne que troublante et d'un Jeremy Sisto énigmatique. l'on saluera surtout la muse du réalisateur qui a depuis participé à tous ses films ou presque (pas le dernier avec les cheerleaders, peut-être pour pouvoir tourner dans le projet de Terrence Malick?). McKee filme assez bien. Il a peu d'argent mais l'utilise si bien que le côté fauché ne se ressent que dans certains effets spéciaux ambitieux ou encore une image pas toujours propre. Son découpage/montage est parfois maladroit mais il reste de bonnes intentions et parfois un résultat réussi malgré l'aspect expérimental.

Ça fait longtemps que j'ai envie de regarder les autres films de ce réalisateur surtout que la plupart a été bien reçu. Revoir "May" a renforcé mon envie, mais malheureusement ce n'est pas pour tout de suite. Je vois que "Red" a été bien reçu même s'il a été viré du film ; "The woods" m'avait emballé à l'époque et j'ai bien envie de le revoir aussi ; son épisode de masters of horror était fun ; "The Woman" est le film dont j'ai le plus entendu parler ; enfin, je vois que son dernier est en fait un remake de son tout premeir film réalisé en video. Il est assez mal noté sur IMDb, j'espère le voir un jour malgré tout.

Bref, "May" est maladroit sur bie des points, tant narratifs que techniques, mais l'auteur fait parfois preuve de génie le temps d'une scène, du coup il n'y a vraiment aucune raison de ne pas voir ce film. Mais il est vrai qu'on s'ennuie par moment, quand il ne se passe rien...
Fatpooper
7
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le 15 mars 2014

Critique lue 659 fois

7 j'aime

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