En la matrice naquit l'élu...

La trilogie trouve ici son aboutissement après bien des énigmes et des épreuves franchies.
Neo incarne complètement sa raison d'être. Morpheus voit son espérance réalisée. Trinity a joué son rôle jusqu'à l'expiration : son amour inconditionnel a permis à l'élu de franchir des montagnes mécaniques et d'atteindre le but révélé.

Dans cette narration à tiroirs dont les significations multiples et mystiques abondent, les frères Wachowski entraînent dans leur monde ceux qui ont souhaité franchir la porte. Il ne s'agit plus de raison mais de foi. Elle doit être aveugle, comme l'élu qui a perdu la vue pour mieux contempler la réalité énergétique du monde, tant virtuel que réel.

Au delà du discours proposé, ce film d'action nous emporte vers des sommets de combats : bataille dantesque (biblique ?) au sein même de Sion entre les vestiges inébranlables de l'humanité et leur Némésis tentaculaire qui décoche ses traits vers le cœur de la cité sous la forme de foreuses géantes. C'est également le duel époustouflant entre Neo, l'avers de la médaille et le virus ultime, revers en négatif de celle-ci sous un délure liquide qui pourrait rappeler la fin de l'humanité de la part de celui qui s'érige en dieu de la destruction. Contrairement aux dénégations de ce dernier, dont Mr Smith est l'incarnation, la justice, aveugle, est passée et l'ordre doit être restauré. La paix est alors établie une nouvelle fois et l'architecte lui-même doit en convenir.

Accompagné d'une musique mystico techno orientale qui accentue la transe et communique une énergie incroyable à certaines scènes, ce film transporte le spectateur volontaire vers les sommets de la S-F en matière de cinéma.

Une trilogie qui demeurera dans les anales du septième art comme un monument...d'anticipation ? L'avenir nous le dira...