*Matrix Resurrections* est incontestablement un des événements cinématographiques de cette fin d’année. Je garde un souvenir précis de la sortie en salle du premier opus de la saga. J’avais passé un superbe moment de cinéma. Une histoire prenante, de l’action endiablée et un univers captivant. La réussite était au rendez-vous. Je dois avouer que j’ai été bien moins enthousiasmé par les deux suivants dans lesquels je ne suis jamais vraiment arrivé à entrer en les découvrant. Je dois bien avouer que je n’avais pas prévu d’aller voir ce quatrième épisode. Mais l’enthousiasme de ma conjointe à l’égard de *Matrix* m’a permis de profiter de ce film hier dans une belle salle obscure.
Est-il nécessaire d’avoir une maîtrise absolue de la trilogie initiale pour profiter pleinement de cette suite ? Je dirai oui et non. Oui dans le sens où il est important de les avoir vu pour posséder une connaissance élémentaire du principe de la matrix et du destin des personnages centraux. Par contre, il n’est pas obligatoire de les avoir vu l’avant-veille ou de pouvoir réciter par cœur l’intégralité des répliques pour saisir l’essentiel des références et des passerelles existantes entre ce film et ces prédécesseurs. Je pense qu’on peut profiter de *Matrix Résurrections* sans être un fanatique de l’univers.
Le début de l’histoire est très réussi en nous offrant un remix de la scène initiale du premier film. J’ai trouvé cette nouvelle immersion dans l’univers très efficace. Le fait que Neo soit devenu le concepteur d’un jeu vidéo intitulé Matrix propose une mise en abime à la fois touchante et amusante. Le fait de voir Neo croiser Trinity comme si c’était la première fois est également une belle surprise.
Lorsque j’ai eu l’occasion de voir la bande-annonce du film, je me demandais si le scénario se rapprochait davantage de celui d’une suite ou d’un reboot. Après visionnage, j’aurais tendance à répondre « un peu des deux ». Je pense d’ailleurs que le scénario a pris le meilleur des deux options. Il s’agit d’une suite qui offre de nouveaux enjeux et montre une évolution de l’univers par rapport à la trilogie initiale. Mais la trame utilise aussi des codes du reboot avec le retour de Thomas Anderson et le fait qu’il n’est plus Néo. Ce choix narratif ouvre une porte à une bonne dose de fan service qui ravira les adeptes. Des images des trois premiers films sont régulièrement projetés et de manière, à mes yeux, toujours pertinente.
Je dois bien avouer que *Matrix* m’avait perdu avec la complexité parfois excessive de son scénario. Le temps que je prenais à comprendre la trame et à subir des rebondissements parfois excessifs m’avait empêché de profiter pleinement de l’histoire. Sur ce plan-là je trouve *Matrix Resurrections* réussi. Il s’agit même d’une agréable surprise. J’appréhendais la manière avec laquelle les scénaristes allaient justifier cette suite. Finalement, mes craintes n’étaient pas justifiées tant les nouveaux enjeux sont clairement présentés et justifiés. Cela facilite l’entrée dans le film. La lisibilité de l’intrigue fait que j’ai pleinement savouré les scènes d’action qui sont toujours impressionnantes. Elles arrivent à faire cohabiter nostalgie et modernité. Le travail sur les décors est de qualité. L’univers visuel s’inscrit complètement dans la continuité des chapitres précédents. Le voyage est agréable. Le spectacle est au rendez-vous. La réalisation est de haut niveau à mes yeux.
Je ne voudrais pas dévoiler trop d’informations sur l’histoire. Je me contenterai donc de dire que je me suis laissé prendre par l’intrigue principale et que les intrigues secondaires ont éveillé mes curiosités. Le casting est de qualité. Les nouveaux venus s’inscrivent parfaitement dans l’ensemble. Vous l’aurez compris, j’ai apprécié *Matrix Resurrections*. Le film m’a réconcilié avec la saga. Le film s’avère divertissant et prenant. Ce n’est déjà pas si mal !