(Vu au ciné avec ma fille) Visant clairement les enfants / pré-ados, le film, j'ai pu le constater, remplit parfaitement son contrat auprès du public-cible, et ce serait sans doute un contresens que de trop l'aborder du point de vue analytique et critique d'un adulte.
Quoi qu'il en soit, il y a le savoir-faire Ghibli, toujours prompt à nous éblouir (décors magnifiques, animation au poil); l'héroïne est vraiment craquante (son sidekick masculin, Peter, est par contre beaucoup plus fade) et certaines séquences sont réellement impressionnantes (l'incipit, la découverte de l'université, etc.).
Mais néanmoins, comme dirait Miyazaki, quel est le "thème" ici? à quoi riment toutes ces belles images? On n'est pas sûr de l'avoir bien compris au générique de fin, le script s'avérant par ailleurs assez (inutilement) confus dans le dernier tiers du film. C'est d'autant plus dommage qu'une idée, soulevée à la toute fin
(le refus par Mary de la magie)
aurait pu, mieux exploitée et développée, être véritablement frappante et fertile.
Mais bon, on passe malgré tout un agréable moment, même si Souvenirs de Marnie, du même réalisateur m'avait semblé plus abouti et m'avait davantage convaincu.
N.B.: On reste quand même très loin, comme j'ai pu le lire, d'un simple pastiche des précédents films Ghibli! La comparaison est trop facile (et donc tentante) mais relève, de mon point de vue, soit de la mauvaise foi, soit, plus simplement, d'une connaissance assez superficielle des productions du mythique studio japonais (non, tous les films où un enfant se retrouve dans un monde imaginaire ne sont pas forcément des copies du Voyage de Chihiro, Miyazaki ayant lui-même repris un schéma vieux comme la littérature enfantine...).
N.B.2: Certaines personnes se plaignent d'une héroïne passant son temps à "répéter" ce qu'on vient de lui dire; bien que cela ne m'ait pas du tout frappé sur le moment, je confirme qu'il s'agit - si c'est bien avéré - d'une traduction maladroite du japonais, langue pour laquelle il est naturel de reprendre telle quelle la parole précédente de son interlocuteur en marque d'intérêt / de respect. En français, traduit tel quel, cela peut effectivement apparaître comme maladroit.