Marius et Jeannette vivent dans les quartiers nord de Marseille ; elle est caissière tandis que lui est ouvrier. Leurs vies personnelles sont cabossées, mais leur rencontre va leur donner une occasion d'être heureux à nouveau.
Il aura fallu attendre son septième film pour que Robert Guédiguian connaisse non pas un succès, mais un triomphe grâce à cette histoire au fond toute simple, mais attachante, qui parle aussi en substance des engagements politiques du réalisateur, mais c'est avant tout une belle histoire d'amour. Très adulte dans l'esprit, car elle parle aussi des vies des personnages de Ariane Ascaride et Gérard Meylan, remarquables, mais au fond, du fait que ça se passe à Marseille, j'ai pensé bien entendu au cinéma de Pagnol, avec cette chaleur humaine qui rend le tout très attachant.
Outre les deux cités, on retrouve Jean-Pierre Darroussin, autre habitué de cinéma de Guédiguian, qui incarne un homme d'une quarantaine d'années qui semble déjà avoir abdiqué, comme si sa vie routinière le condamnait d'avance. Et il y a aussi la présence extrêmement touchante de Pascale Roberts, qui joue une voisine d'Ascaride, qui résume presque en un plan-séquence déchirant que le bonheur doit être là quoiqu'il arrive, jusqu'à raconter une histoire terrible où les gens faisaient l'amour pour se prouver qu'ils étaient encore vivants, avec la peur de tomber enceinte et de partir dans les chambres à gaz.
Guédiguian a peut-être fait mieux par la suite, j'aime beaucoup Le promeneur du Champ de Mars mais je comprends sans souci le carton du film, car au fond, il est universel.