En 2016 est sorti Florence Foster Jenkins, un film de Stephen Frears, un réalisateur qui connaît bien la famille royale du Royaume - Unis, vu qu'il est le réalisateur du film The Queen. Ce film très sympathique raconte l'histoire vraie de la cantatrice du même nom sacrée pire chanteuse du monde. Seulement en 2015 est sorti en France un film qui s'est librement inspiré, à savoir Marguerite. C'est bien de comparer les 2 métrages car ils ont pris des tons et directions très différentes. Stephen Frears a pris le partie de faire une comédie légère, Xavier Giannoli a préféré faire une comédie plus dramatique et cynique à travers son personnage de Marguerite
Une imagerie plus sombre.
Déjà, je trouve que la réalisation de Xavier Giannoli donne un ton très sombre, limite dramatique, au point qu'on ne penserait pas qu'il s'agissait d'une comédie. Le ton est vraiment dramatique, voire même cynique. Cela montre un vrai contraste avec l'histoire plutôt sympathique. La musique est sympathique. Cependant, mise à part l'imagerie et la direction artistique qui est impressionnante, la réalisation reste quand même très basique. Cela dit, je salue l'effort de donner ce contraste entre le film et l'histoire. Cependant, le film se démarque sur le reste, à savoir l'histoire et les personnages.
Aristocrate gente dame
Dans le rôle de Marguerite Dumont, nous avons Catherine Frot. Elle joue son rôle habituelle, à savoir le rôle de la bourgeoise distinguée. Ici, cela s'accorde bien avec cette version 20e siècle du Bourgeois Gentilhomme. C'est une passionnée de musique qui désire chanter plus que tout. Seulement voilà, elle est persuadée de bien chanter mais personne n'ose lui dire le contraire. Cependant, contrairement à l'adaptation de Stephen Frears, le personnage de Marguerite a une telle volonté qu'elle donne de l'énergie dans la chanson, ce qui rend le personnage admirable.
Georges Dumont (André Marcon) est le mari de Marguerite prêt à tout pour faire plaisir à sa femme et à la protéger d'elle même. Contrairement à l'adaptation de Stephen Frears, il ne s'agit pas d'un mari volage mais vraiment un un mari protecteur. Un peu dur, il va e rendre compte que ses choix n'ont pas aidé sa femme mais à la conforter dans son illusion et le concert en sera le déclic.
Madelbos (Denis Mpunga) est le majordome de la famille. Il est comme un second père pour Marguerite, prêt à tout pour la protéger. Son caractère très dur lui permet d'être intimidant, avertissant quiconque colportant la vérité.
C'est même à travers ces personnages qu'on comprend que Marguerite vie dans une prison d'ignorance, un peu comme le conte les Habits de l'Empereur avec l'entourage de l'Empereur incapable de lui dire la vérité sur ses habits.
Atos Pezzini (Michel Fau) est un professeur de chant exigeant qui verra un défit insurmontable en ayant Marguerite comme élève. Il minimisera sa capacité à ne pas savoir chanter, mais il est parfaitement conscient qu'il ne pourra pas faire de miracle.
Les autres personnages, et ça c'est le défaut du film, sont beaucoup trop anecdotiques. Alors qu'ils avaient du potentiel. On ne les voit qu'à 2 moments stratégiques du film mais on les oublie très vites. C'est vraiment dommage.
Du mensonge à la vérité
Jusqu'à présent je n'ai cessé de comparer ce film avec la vie de Florence Foster Jenkins et son adaptation par Stephen Frears. Mais en quoi il en est pertinent ? Cela vient du faite que sans tombé dans l'humour à la française, ce film développe un aspect un peu théâtrale dans le style Molière, là où le film avec Meryl Streep donne une approche plus vaudeville. De plus ce film se déroule en 2 temps. Le premier temps est la vie de Marguerite jusqu'à son concert qui est le point d'orgue et le 2e temps est un peu son agonie. Jusqu'au concert, tous l'entourage de la cantatrice la confortera dans son illusion et après, ils s'emploieront à essayer à la confronté à la réalité. Si l'histoire est un brin cynique, le personnage de Marguerite est suffisamment charmante pour qu'on s'attache à elle et le film nous enjoint à savoir à quelle moment elle sera confrontée à la vérité. La deuxième partie est vraiment dramatique car spoiler, elle a réussi à chanter comme une cantatrice ne serait ce qu'un instant ! Bref, l'histoire est particulièrement bien racontée. Cependant, le grand défaut est qu'elle traîne en longueur au début, avant d'être un peu plus rythmée à la fin (et le final est vraiment incroyable tant elle surprend, bien que brusque).
Un film sur une femme qui chante faux
Alors, entre Marguerite et Florence Foster Jenkins, lequel des 2 est un meilleur film ? Et bien ça dépend. Marguerite donne un ton de film français d'époque sympathique avec un ton plus dramatique et sombre, malgré le faite qu'on s'attache au personnage principal. Florence Foster Jenkins assume l'aspect Vaudeville et comique de la situation. 2 approches qui se valent et à voir. Surtout si vous êtes fan des Castafiore