Il était une fois à Wall Street, une banque d'affaires régie par une Divinité unique. Chaque année, les bénéfices explosent. Les salariés en profitent : 800.000 $ par an pour un trader de 23 ans, 85 millions $ pour le PDG. Tout est une question d'argent. Au paradis de la finance, tout se ramène à une seule question : combien ? Le reste ne compte pas : sentiments, relations humaines, morale et éthique personnelles... Impossible à calculer, à mettre en équations...
Après sa journée de travail, le trader Peter Sullivan découvre que les encours ultra spéculatifs vont faire sauter la banque. Sonnette d'alarme ! Un collègue et leur chef rappliquent très vite, constatent : nous sommes dans la merde... L'alarme remonte toute la hiérarchie. Dans son hélicoptère, le chef suprême atterrit sur le toit du gratte-ciel au milieu de la nuit.
Une réunion de crise informe le président, qui prévient : "Je n'y connais rien. Pas de jargon, parlez anglais !" Faut-il vendre en urgence ces paquets d'actifs ultra spéculatifs pour survivre ? En ce cas, cela déclenchera une catastrophe financière et bancaire. Les banques gavées de produits contaminés basculeront dans le gouffre. Des milliers de gens seront ruinés. Une récession suivra et plongera Wall Street puis le monde dans une longue crise. Le patron (Jeremy Irons) veut sauver sa peau, a déjà pris sa décision. Le chef du département des risques Sam Rogers (Kevin Spacey) renâcle à vendre à tous prix.
Toute la nuit, les employés discutent, s'interrogent, s'angoissent. Faut-il agir vite ? Y a-t-il une solution plus humaine ? Quels privilégiés garderont leur poste ? Combien seront virés ? Sam Rogers va-t-il démissionner ? Adieu les bonus, les stock options, les primes multiples, adieu les parachutes dorés... L'Argent dessèche les cœurs et les âmes. Ses serviteurs savent se vendre, flairer la galette, détourner le flouze, multiplier l'oseille. Il pourraient se réincarner en cafards, cloportes, bousiers experts en calcul, scarabées blindés, en termites occupées à ravager le monde.
Possédés par l'Argent, tous parlent une novlangue managériale qui les empêchent de penser autrement. L'hyper rationalité a fait leur succès d'enfants chéris de la Fortune, ivres de sa corne d'abondance ! Comment changer ? Somnambules hypnotisés de néant, ils veulent encore goûter à ce mirage avant le chaos.