Manodrome
4.8
Manodrome

Film de John Trengove (2023)

Le problème avec Manodrome c'est qu'il y a erreur sur la marchandise : on nous promet un fight club sur le thème de la misogynie et suprématie masculiniste et en fait il s'agit simplement de l'histoire d'un mec un peu paumé qui se cherche une famille. Le type aurait intégré une famille mormon ou cette communauté encore plus bizarre de mecs qui veulent s'émanciper mais qui ne cherchent jamais à créer de la misère à qui que ce soit, le résultat aurait été le même : il aurait pété un plomb car voilà, il a été malheureux dans sa jeunesse, il est timide et introvert, et il ne sait pas comment gérer son futur rôle de père. Sans parler de son inconfort face à l'homosexualité.


C'est intéressant, mais l'auteur s'éparpille dans tous les sens, essaie de relier tous les thèmes, de créer une énorme histoire alors qu'en fait, le traitement reste léger et ne justifie pas tout ce que l'on voit. Surtout l'aspect Manodrome qui n'est au final que très secondaire, alors que le film porte ce titre et que l'on met bine avant la relation ambiguë avec le gourou dans la bande annonce. C'est très bizarre.


Malgré tout, on trouve de bonnes séquences, car le personnage est très intéressant en soi et participe à de belles séquences, les pousse plus loin de par sa caractérisation. Les personnages secondaires sont sous-exploités, surtout le pote qui semble le mettre en garde à un moment après l'avoir fait intégrer le groupe, qui a toujours l'air un peu différent des autres et qui disparaît complétement à la fin sans qu'on sache pourquoi.


La mise en scène est plaisante ; le découpage est sobre, manque parfois d'inspiration, d'originalité, mais reste lisible. Le montage est un poil trop mou par moment. Les décors sont bien choisis mais pas assez investis visuellement. Les acteurs sont bons ; Jesse est convaincant dans ce rôle, au début je pensais qu'il voulait effectuer un virage à 180 dans sa carrière mais non, ce choix reste logique, malgré les kilos de muscle en plus. Et surtout, la prod n'a pas exagéré son entraînement, on voit qu'il a pris du muscle mais ça reste un type normal qui a commencé la muscu il n'y a pas si longtemps, il est loin d'avoir le physique des autres bodybuilders du film, ce qui sied parfaitement à l'ambiance réaliste que le réalisateur tente d'instaurer. La BO fonctionne bien.


Bref, un petit drama sympa mais qui ne sait pas où il va.

Fatpooper
6
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le 5 janv. 2024

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