
C'est avec une certaine curiosité que j'allais voir ce film au cinéma. Je ne considère pas Zach Snyder comme un grand cinéaste, mais comme quelqu'un qui sait divertir (Sucker Punch et Watchmen étaient cool, 300 un peu moins enfin passons). J'ai essayé d'occulter le nom de Nolan sur l'affiche après avoir détesté l'infame Batman TDKR et je suis donc allé au cinéma.
L'image est soignée, lissée, plastique comme d'habitude avec Snyder et un peu comme Ridley Scoot a ses débuts (Alien, Blade Runner et Legend) ça doit être l'effet "j'ai une formation de publicitaire avant tout."
Ça commence par du Background, 25 minutes dédiées à l'arrivée de Clark Kent sur Terre, c'est un poil long mais nécessaire. C'est après que les choses déraillent, le film est long, très long. Il faudrait arrêter cette mouvance de sortir des films de 2h30, ça ne marche que pour quelques films. Plusieurs problèmes, même si Henry Calvill est impeccable dans le rôle du superhéro le plus bodybuildé de tous les temps, le personnage est en lui-même problématique. On essaye trop de faire passer Superman comme un adolescent en manque de repère, si bien que ça en devient risible. On joue sur le contraste et l'inadaptation d'un Kryptonien au milieu des hommes, c'est classique mais ça marche, enfin pas ici. Il est ainsi prêt à voir mourir son père pour sauver le chien afin de préserver sa "normalité".
Notre Hercule/Jesus (car l'histoire de Superman est calquée sur celle d’Héraclès) décide de changer d'air et par au pôle Nord afin de découvrir potentiellement ses origines dans le vaisseau échoué il y a des années sur Terre. Ça passe encore même si ça ressemble fortement à du Prometeus et que le S signifiant Espoir en Krypton personne n'y croit. Superman se fait repérer par super méchant ( on s'interrogera d'ailleurs sur le choix du vilain, aussi monomaniaque que dénué de tout charisme avec un doublage relativement cabotin en VF) et super méchant va sur Terre pour avoir le code Krypton.
Super méchant ne connaît pas la diplomatie après tout c'est un chef de guerre il sait que taper. Ca se tape dans tous les sens avec quelques bons plans de la part de Snyder (on commençait à croire que le film était totalement Nolanisé) et puis ça finit sur une vieille mort en mousse des forêts du méchant (qu'est-ce que je disais) car il va tuer deux petits enfants alors que Super man en balançant super Méchant a du en tuer une bonne centaine.
Superman gagne contre Super Méchant la ville est en ruine et Superman a gagné. Fin.
La question qui vient après c'est : et ça, ça dure vraiment 2h23 ?
Eh bien oui, et c'est là où le bât blesse. Ils auraient pu faire un honnête divertissement de 1h30, mais c'est toujours mieux d'en faire un de 2h30 qui n'en finit jamais de scène inutiles.
Le film est truffé de scènes, de dialogues, de plans inutiles qui ont le don d'exaspérer le spectateur et de briser le rythme.
Entre les théories scientifique sorties du chapeau (que tout le monde acquiesce comme la plus pure évidence), les mésaventures de Loïs Lane en reporter rebelle et féministe et son patron insérées en plein milieu de la bataille finale faisant retomber l'intensité de l'action comme un soufflé, les dialogues ahurissants de nullité entre les personnages secondaires qui n'apportent strictement rien au film, on peut dire que ce film est un caca bien emballé.
Au final, on nous vend un étron de la plus belle manière avec le marron le plus pur, le plus chatoyant mais rien n'y fait l'odeur est toujours présente. PS: je plains Henry Calvill qui a du composer avec un rôle aussi lisse que sa coiffure.