J'ai été agréablement surpris par Man of Steel, dans le sens où je n'en attendais rien, je pensais même que ce serait pire. Renouveler le mythe de Superman me semblait une gageure. Et en plus il est loin d'être mon super-héros préféré. Donc ce n'était pas gagné...
Je m'attendais à un film d'action grand spectacle, plutôt bien ficelé. Et c'est le cas. Mais je trouve que le personnage de Clarke/Superman gagne en densité, sinon en profondeur. Et surtout, ce qui m'a intéressé est toute la partie concernant la planète d'origine du super-héros, Krypton. C'est traité un peu comme une tragédie grecque, et c'est ce qu'il fallait faire.
A cet égard, cela m'a rappelé le mythe de l'Atlantide (Platon) : une civilisation plus ancienne et plus évoluée, expansionniste, qui tente d'en conquérir une nouvelle (la Grèce) mais y échoue, et disparaît. Les Américains se revendiqueraient donc comme les héritiers des Athéniens. Il est toujours bon de prendre la place d'une civilisation prestigieuse...
On peut aussi aller plus loin et voir les Etats-Unis comme les Etats-Unis eux-mêmes, et Krypton comme l'Angleterre, ou l'Europe en général : une civilisation plus ancienne, plus sophistiquée, plus puissante, mais qui échoue face aux forces neuves d'une nation éprise de liberté, qui conserve son indépendance.
Le film n'est en effet pas dénué de patriotisme. Superman va jusqu'à préférer barrer la route à son monde d'origine pour préférer celui qui l'a/qu'il a adopté. Il le dit lui-même à la fin à un officier supérieur de l'armée américaine, fièrement, en bombant le torse : "je suis américain". On pourrait donc y voir, en quelque sorte, le récit d'une intégration réussie... Un modèle pour les nouveaux venus, qui pour pouvoir être acceptés, doivent à la fois se surpasser et être utiles à leur pays d'adoption, la plus grande nation du monde.
En tous cas, Man of Steel reste un divertissement de qualité. Vite oublié, comme la plupart des oeuvres de ce genre, mais agréable sur le coup.