Dans la série des sagas familiales pour lesquelles un film, limite, c’était déjà trop, Home Alone se pose là. Tout comme Beethoven, Police Academy ou Allô maman, ici bébé, Maman j’ai raté l’avion a connu un gros gros succès a sa sortie (et lors de son exploitation ensuite en vidéoclub) au point de donner lieu à une flopée de suites plus ou moins mauvaises et surtout très dispensables. Et tout comme Beethoven, Police Academy ou Allô maman ici bébé, Maman, j’ai raté l’avion, tout en n’étant pas forcément très très bon, est emblématique de ces années-là. Imaginer les années 1980-1990 sans un de ces titres est quelque part presque inconcevable.
Si le succès de ces bobines familiales est totalement incompréhensible avec le recul, il faut admettre que Maman j’ai raté l’avion est de beaucoup moins pire que les autres dans la mesure où il y a un scénario, des gags grossiers certes mais à la pelle, un petit plaisir régressif à base de coups divers, de pièges artisanaux, de produits dangereux et ou inflammables... et une certaine forme de personnalité. Précisément le cahier des charges (la personnalité en moins) qu’a essayé de suivre ce troisième épisode avec un nouveau petit garçon encore plus pénible que Macaulay Culkin en la personne de Alex D. Linz opposé à une équipe de bras cassés qui n’arrivent pas à la cheville des épiques casseurs flotteurs.
Au programme : un prétexte quelconque - et, de préférence, crétin - au home invasion final pour lequel on a acquis la VHS - en l’occurrence le vol puis la perte d’une puce appartenant à l’armée de l’air - ; quelques moments ahurissants avec un perroquet qui a toujours le mot pour rire ; un papa qui a oublié de mettre son pantalon - quel gros bêta ce papa - ; et une référence à un zizi encore coincé dans la lunette des toilettes... Et surtout, donc, le home invasion final pour lequel on a acquis la VHS.
Celui-ci met un temps assez long à arriver mais une fois que la machine est lancée, il y a tout l’attirail bien bien lourdingue, les coups dans la tronche, les coups dans les roustons, les « wouaouaoauoaouaoouaooo » de chutes et autres glissades, les électrocutions qui laissent les cheveux en pétard, les produits ou outils qui s’attaquent à la peau ou au cuir chevelu... Le tout saupoudré des saillies insupportables de cet insupportable gamin insupportablement badass et/ou de son perroquet qu’on adorerait pouvoir étrangler de nos mains. Le gamin, pas le perroquet. Encore que.
Home Alone 3, c’est nul, mais, pour peu qu’on soit dans le délire, bien entouré et saoul comme cochon, on peut passer un moment pas trop trop dégueulasse.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (47 ingrédients)
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Bonus
Enfant qui joue mal
Personnage > Agissement
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » - S’exclament la même chose et en même temps - Bagarre | Fabrique des pièges artisanaux - Flic qui enfonce un porte (à coup de pied) - Se regarde dans un miroir | Mutation, dégénération ou détérioration - Tension | Croit apercevoir quelque chose du coin de l’oeil/se sent observé et se retourne - Tension | Espionne ses voisin·es
Personnage > Caractéristique
Créateur ou réatrice d’inventions farfelues
Personnage > Citation
S’inquiète | « Oh mon dieu ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Sauve une femme en détresse, ou un enfant inconscient
Personnage secondaire
Comparse animalier
Réalisation
Grammaire | Passage musical - Grammaire | Ralentis injustifiés et insupportables - Habillage | Incrustation de texte sur l’écran : lieu, date, heure, etc. - Habillage | Placement de produits - Mise en scène | Regard incrédule - Prise de photographie d’identité judiciaire (Mug shot) - Technique | Prises de vues multiples pour une même scène - Tension | Caché·e - Woosh | Mise en scène
Réalisation > Accessoire et compagnie
Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux - Tension | Compte à rebours
Réalisation > Audio
Bruit incongru d’objet - Bruit générique | Chat
Scénario > Blague, gag et quiproquo
« Wahouyiaaa » exagéré de karaté (gag) - Bite, chatte, cul (gag) - Coup dans les couilles (gag) - Cri (gag) - Gag avec un animal - Gag cartoonesque - Gag cartoonesque | Glisse sur une bille - Gag cartoonesque | Pantalon qui craque au niveau des fesses en se penchant - Gag cartoonesque | Projeté·e exagérément loin/ébouriffé.e sous l’effet d’une décharge électrique - Gag cartoonesque | Traîné·e au sol par un chien qui tire sur sa laisse - Glisse sur un jouet/des billes/des bonbons et se pète la ruche - Pipi, caca, prout
Scénario > Contexte spatio-temporel
Quai désert
Scénario > Dialogue
À voix haute | Se parle - Répliques à la con
Scénario > Ficelle scénaristique
Échange de valises involontaire - Introduction forcée d’un élément dont on sait d’avance qu’il servira plus tard - La chatte à Maurice (ou anti-chatte à Mireille) - La personne qui sait la vérité n’est crue par personne
Scénario > Situation
Police | Victime ou témoin pas cru par la police
Thème > N’importe quoi
Non-suspension d’incrédulité | Le/la méchant·e devrait en toute logique tuer la/le gentil·le immédiatement ; au lieu de quoi il l’abandonne en vie dans une situation jugée désespérée mais qui permettra au/à la gentil·le de s’en sortir - Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais