Je crois que je n’ai pas beaucoup de chance avec notre ami moustachu. Je l’aime bien mais j’ai vraiment du mal à accrocher à ses films. Sans parler de ses comédies d’action qui ne m’ont jamais emballé, ses contributions au film policier me laissent perplexes. Que ce soit Gator ou L’Anti Gang, pour n’en citer que deux, je trouve souvent le résultat très mou. Pas beaucoup mieux pour ce Malone qui a pourtant tout pour faire une sympathique série B avec redresseur de torts solitaire, au jeans bien moulant, à la caisse d’enfer et à la gâchette facile. Mais voilà, Burt Reynolds est taciturne, peu bavard, joue les mecs torturés et manque de malice pour rendre l’entreprise plus réjouissante.


Sur un scénario signé Christopher Franck (Alain Delon fut même envisagé pour le rôle avant que le script ne soit racheté par les Américains), on est quand même surpris de voir les choses prises avec tant de sérieux. Le prétexte de l’histoire ressemble à s’y méprendre à un épisode lambda de L’Agence tous risques avec un puissant notable qui s’amuse à chasser, par la force s’il le faut, les habitants d’une petite bourgade paumée. Arrivé là par hasard, Malone, ancien du CIA, s’occupe des méchants car il s’est pris d’affection pour ceux qui l’ont accueilli. Un peu de second degré dans cette histoire aurait été la bienvenue. Au lieu de cela, le ton est bigrement sérieux, le rythme languissant, et le tout entrecoupé d’envolées de violence pas toujours bien justifiées.


On se retrouve donc quelque peu frustré par l’ensemble. Alors qu’on attend une série B dynamique, pas très maligne mais efficace, on se retrouve avec un petit film paresseux peuplé de personnages caricaturaux et rythmé par une musique lourdingue digne des plus mauvais téléfilms des années 80. Les péripéties ne brillent ni par leur rigueur ni par leur originalité et si le film s’achève par un règlement de compte agréable, une ultime scène un peu too much avec héros marchant devant un hangar en flammes qu’il vient de dynamiter gâche à nouveau le tout. Présenté avec un peu de distance, cela aurait pu être rigolo au lieu de flirter avec le ridicule. Il reste la belle Mustang, Lauren Hutton qui vient faire un petit coucou et Cliff Robertson en vilain mais c’est insuffisant pour accrocher la moyenne.

Play-It-Again-Seb
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le 26 avr. 2022

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PIAS

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