D'une ponctualité à toute épreuve, Woody Allen garde son rythme d'un film par an, ici son 43ème. Nous emmenant durant les années 1920 dans le sud de la France, il nous entraîne dans l'histoire d'un magicien rationnel qui va tenter de démasquer une prétendue médium.

La magie... thème souvent usé par Woody Allen lors de sa carrière allant d'"Alice" à "Scoop" en passant par "Le Sortilège du Scorpion de Jade". Ici la magie est évoquée comme opposé au rationnel et n'est finalement qu'une façade pour aborder l'amour, la mort, la vie, le scepticisme ou le destin, celui qu'on se donne ou qu'on subit et ce qu'on fait pour le modifier. Mais Woody Allen aborde aussi le cinéma, son cinéma et l'illusion dans l'art.

Finalement, derrière l'aspect romantique, Woody Allen est reconnaissable et ce dès le début avec cette musique jazz puis le générique proposant les noms d'acteurs dans l'ordre alphabétique. Ensuite il nous emmène dans le sud de la France suivre la rencontre entre ce magicien rationnel, égocentrique et sûr de lui et cette médium qui le pousse dans ses derniers retranchements. Opposés par leurs idéaux et leur croyance la plus profonde mais pourtant attirés et intrigués l'un par l'autre.

Fable plutôt sympathique et si Woody arrive tout de même à nous charmer et se faire attachant, ambigu, romantique et amusant, il n'en reste pas moins légèrement décevant, notamment par des personnages qui sont parfois enfermés dans une certaine caricature et un scénario prévisible qui finit par tourner en rond malgré, il est vrai, une ou deux péripéties amusantes.

C'est un peu dommage que ses quelques fausses notes viennent chambouler une partition élégante et plutôt bien orchestrée car Woody Allen n'a pas perdu son talent pour conter une histoire, ni sa plume pour écrire des dialogues piquants et amusants. On peut aussi admirer les paysages et costumes très "carte postale" mais qu'Allen capte bien. De plus, Colin Firth, ici reflet de Woody Allen, est irrésistible en prestidigitateur qui ne raisonne que par rationalité et ne se laisse entraîner dans aucun débordement, tout comme Eileen Atkins dans la peau de sa tante.

Une fable charmante et agréable dans laquelle on prend un certain plaisir à suivre ces personnages même si on peut regretter quelques défauts à commencer par un scénario qui ne convainc pas toujours, tous comme certains personnages, dommage.
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le 23 oct. 2014

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