R.I.P mister Isaac.

Pas super intéressant, concernant la newschool, que je n'apprécie pas forcément: c'est bling bling à mort, musicalement inintéressant, intellectuellement hyper pauvre (shoot-fuck-smock-drive).
Mes réticences vis à vis de Bounty Killer se sont un peu plus ancrées, par contre, Lady Saw et son mari forment un couple rigolo, ce qui montre bien la matri-focalité, plus importante qu'on ne le pense, dans les sociétés post esclavagistes caribéennes (voir matriarcales chez les noirs marrons du Suriname et de Guyane).
La ballade dans le ghetto de Kingston est assez sympa, retranscrit assez fidèlement l'atmosphère qui y règne, entre les bandes de gosses qui jouent, les gangs qui se shootent, les (superbes) princesses maudites, aux sabots croutés (sacré Georges, universel), les vieux pépères assis sur leurs chaises, les flics en chasse, les alcoolos et autres crackmans écorchés de la vie ... et les rastas plus ou moins gangsters, qui fument H 24, au mieux de la weed, au pire du crack, avec les machettes planquées dans tous les coins, et les cortèges de morts, coupables ou innocents, mais tous pauvres.
Mais surtout, il y a Gregory Isaac, peu de temps avant sa mort, qui fait une apparition magique, et malheureusement trop rare, donnant au documentaire son intérêt principal.
L'extrait montrant le concert devant la procession funéraire est très fort, tant musicalement, que spirituellement.
L'apparition de Sly & Robbie, accompagnant le Cool Ruler, affublé de sa princesse perdue, à la fin, vaut aussi le détour.