Que ce soit bien clair : je suis novice en matière de Max le Fou.
Non, je n'ai jamais vu les trois premiers. Tout ce que j'en sais, c'est que ma mère est tombée amoureuse de Mel Gibson, qu'il y a Tina Turner dans un des trois (avec une chanson qui a fait un carton à l'époque), et qu'il y a des poursuites dans des grosses bagnoles. Voilà. J'assume totalement. Et je ne rattraperai pas mon retard parce que :



  • j'ai appris que les chiens du héros étaient tués, et mon cœur en a supporté des choses, mais les morts d'animaux, même dans les fictions, c'est un peu beaucoup pour lui ;

  • je sais qu'il faut distinguer personne publique et professionnelle, mais bon Mel Gibson, sérieusement les mecs : misogyne tendance violent, antisémite. J'ai bien peur de ne plus pouvoir le regarder avec les yeux de ma mère ou des mecs qui ont grandi en se disant "un jour, j's'rai cro badass comme lui."


Allez-y hurler : comment moi, profane, osé-je visionner, pis encore, rédiger une critique sur une séquel de la trilogie cultissime ?
Ben, vous savez quoi ? Au moins, j'avais un regard neuf et je n'en attendais rien, si ce n'est d'en prendre plein les yeux et les oreilles.


Et mes attentes ont été surpassées. George Miller, il a quoi, 70 balais ? L'âge de ma mère. Ben, George, chapeau. Si à ton âge, j'arrive à me réinventer aussi bien que toi, ma vie ne sera pas complètement foutue. George Miller, qui a réalisé Babe et sa suite, l'histoire d'un petit cochon trop meugnon, qui lui aussi, arrive à se transcender. Le cochon qui devient chien de berger, un septuagénaire qui devient (ou a toujours été) le meilleur metteur en scène de films d'action, toutes générations confondues.


Parce que des poursuites en voiture, vous en avez vu combien, vous ? Personnellement, films et séries confondus, probablement des dizaines. La dernière qui m'avait fait abîmer les accoudoirs du siège où j'étais assise, avoir la banane, et dire des "P*tain" toutes les 20 secondes, c'était celle dans Matrix Reloaded. Ça remonte un peu.


Les scènes de poursuites de Mad Max : Fury Road détonnent et détrônent tout ce que j'ai pu voir. Si ma mémoire ne flanche pas, il y en a 3 principales (la première étant la meilleure à mes yeux.) Et elles durent longtemps, sans qu'on se lasse. Au contraire, on en redemande. Le design des véhicules est génial, d'une créativité débordante. La mise en scène, folle, proche des personnages, de leurs destriers, mais également de leurs émotions et de leur envie de (sur)vivre.


Les personnages donc : Les hommes d'abord. Un Max fou bien sûr, voire halluciné. Toujours en route, à la quête de... de quoi d'ailleurs ? Le grand méchant (Immortan Joe) à la carcasse constituée de plusieurs morceaux (ici un masque-mâchoire, là une carapace sur son dos et son torse). Et ses disciples à la gueule d'albinos prêts à se sacrifier pour leur dieu. Marrant de voir que tous les mecs sont soit maquillés, soit affublés de masques (même Max pendant la première moitié du film, ce qui est fort dommage, vu que Tom Hardy est assez graou.)


Et les femmes, soit vaches à lait, soit mannequins aux chevelures parfaites et pesant 50 kgs à 8 mois de grossesse. Et entre ces 2 extrêmes, Furiosa.
Furiosa, qui pour se mêler à l'armée de Joe et jouer son rôle d'Imperator, se recouvre la partie haute du visage de cambouis et a les cheveux rasés. Une créature d'une beauté magnétique malgré sa féminité effacée et son bras mécanique. Une guerrière à la hargne et à la rage contagieuse. Autant le dire, Furiosa fait désormais partie de mes personnages féminins préférés, au côté de la Ripley d'Alien et de la princesse louve Mononoké.


Bon, je l'accorde : il y a ici et là quelques défauts. Les dialogues sans surprise, heureusement peu nombreux. Et aussi ces accélérés qui ne m'ont pas permis de déguster certains moments comme la tentative d'évasion de Max au début et


la mort par arrachage de tronche du grand méchant.


Ça allait un peu trop vite par moment, dommage.


Je passerai sur le message prétendument féministe du film. Mouais. Oui, des femmes prennent leur indépendance et le pouvoir. Mais qui sait si elles vont réussir aussi bien que les hommes et ne pas succomber aux mêmes travers ?


Laissons ça de côté, apprécions juste ce joyau de film d'action ou de cinéma tout court (pourquoi le mettre dans une catégorie ?).
Remarquons enfin le joli message du film : la solution n'est pas dans la fuite, mais elle est dans le fait de revenir et de se battre.


Et à toutes les nanas/bobos qui portent la frange tellement à la mode : laissez tomber.
Cambouis is the new frange. Et ça, ça décoiffe.

LeslieLou
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le 15 juil. 2015

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