Petit message préalable aux adolescentes dont l’hymen est toujours intact et qui ont eu des étoiles plein les yeux en regardant Ma première fois. Non, le beau gosse mystérieux du collège/lycée ne vous retirera pas votre virginité sur un lit entouré de fleurs et de bougies avec une musique romantique en fond. La réalité est plus triviale que ça. Cela se passe généralement dans un lit une place situé dans une pièce remplie soit de posters des One Direction, soit d’affiches de Fast and Furious 7. En gros, votre chambre ou celle de Dylan car oui, il faudra vous contenter de Dylan et pas du beau gosse qui préfèrera honorer Jennifer, la bonnasse de la cour de récré. Il y aura du sang, parfois des larmes, souvent de la souffrance. Le coït inaugural sera probablement un supplice pendant de longues minutes, probablement amplifié par l’incompétence du partenaire qui se croira dans sa rubrique préférée de Youporn. Il vous prendra sans aucun savoir-faire… Et pendant l’acte, il gardera ses chaussettes… Et croyez-moi, à défaut de papillons ou d’arc-en-ciel, il vous restera tout simplement la vision poétique de cette capote remplie de foutre qui restera collée au fond de votre poubelle.


Trêve de bavardages annexes, attaquons-nous à la plaisanterie qu’est ce film. J’ai voulu voir ça en pensant que j’allais rire au second degré devant cette comédie involontaire. Mais non, même pas, signe de son abyssale nullité. On devrait inventer un permis de filmer et ne surtout pas le délivrer à une bourgeoise du sixième arrondissement qui a encore 13 ans dans sa tête. Qualificatif qui colle parfaitement à Marie-Castille Mention-Schaar (ce nom improbable) qui veut nous apprendre ce qu’est l’amour et qui se vautre dans un monticule de clichés digne d’un Disney Channel Original Movie. Et encore, ce serait insulter ce genre merveilleux… Déjà, rien que le cadre de ce film est juste agaçant. Comme dans l’horrible Lol, on reste dans un espèce de cocon parisien très bourgeois dont on ne sort jamais avec des personnages dans lesquels une grande partie de la population ne peut pas s’identifier. Attends, la punition ultime dans ce milieu c’est quand même d’aller à la campagne quoi ! Mais merde Marie-Castille, sors de ton arrondissement, ouvre un livre, va voir des arbres pour de vrai, fais quelque chose ! Mais pitié n’aie pas la prétention de nous illustrer « l’amour, le vrai » quand tu ne comprends même pas ce que c’est et que tu es juste incapable de capter le vrai, et donc le beau.


L’écriture d’ensemble est absolument consternante. Tu as donc l’intello coincée qui va s’éprendre du BG mystérieux, rebelle et artiste dans l’âme, et va ainsi lui offrir sa première ouverture de cuisses. Il n’y avait pas plus éculé comme point de départ, franchement ? Sans compter que l’acteur avait visiblement une petite trentaine d’années, ce qui flingue encore plus le tout petit semblant de crédibilité qu’aurait pu avoir le film. Nous voilà donc une nouvelle fois avec un film qui va sacraliser le premier Amour, le « beau », le « vrai », comme si il était éternel… Mais pitié quoi, quand tu vois le fiasco que ça a bien pu représenter chez des millions de personnes, il faudrait arrêter de claquer ces sornettes aux pré-pubères hystériques… Ce film a vraiment été écrit par une gamine de 12 ans abrutie par Disney Channel, c’est pas possible autrement. L’amour c’est un sentiment complexe, beau, douloureux, amer. C’est pas un monde de bisounours avec des putains de poneys et de licornes.


Sans compter qu’il n’y a aucun cinéma là-dedans, la Marie-Castille se contentant d’aligner ces scènes clichées avec de la musique moderne derrière pour faire djeunz. J’ai quand même adoré le plan aérien inutile sur le château qui sert de lycée au début. La nana voulait visiblement se donner les moyens de tourner sa bouse, mais des barres ! Apprends déjà à filmer quelque chose de vrai, à créer des personnages authentiques, attachants, vivants. Pas des caricatures sur pattes qui s’embrassent sous la pluie et dont les pensées sont occupées par l’autre le tout sous une musique mélancolique qui me file des coliques. Dans la vraie vie tu chopes surtout la crève en te roulant des galoches sous la flotte ouais. C’est effrayant de voir une vision aussi nunuche de l’amour à l’adolescence chez une personne qui a dépassé la trentaine. Attends, tu atteins quand même un âge de « raison », où tu es censé avoir un recul sur ta vie passée et la futilité de tes tracas et attentes de boutonneuse purulente. Ben non, pas Marie-Castille. Et on confie quand même une foutue caméra à cette kikoolol pour tourner son navet à plusieurs millions. Ils seraient bien mieux dans ma poche.


Et cette fin nom de Dieu… Là j’ai enfin hurlé de rire après plus d’une heure passée à faire des bulles avec ma salive et à m’arracher les poils du mollet pour faire passer le temps et ressentir un minimum de plaisir. Tu le sens le procédé bien nauséabond pour faire pleurer la minette sur une tournure de scénario totalement perchée. Et pourtant ça a marché à en lire quelques avis sur le net ! Mais comment peut-on être ému la moindre seconde grâce à ces personnages inintéressants, à la relation clichée et qui vivent dans un monde irréel ? Alors que je pensais que le film avait atteint des profondeurs de pathétisme, il arrivait encore à creuser ! Lamentable de bout en bout, ce film est l’exemple-même de ce qu’il ne faut pas faire en matière de représentation du sentiment amoureux.

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le 21 oct. 2015

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