--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au deuxième épisode de la cinquième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/Secret_of_the_Witch/2727219
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


J’étais donc fort jouasse suite à ce démarrage haut en couleurs (ou plutôt en dégradé de gris). Le problème quand un film m’enthousiasme trop, surtout au début du mois, c’est qu’il m’est compliqué ensuite d’être parfaitement objective le lendemain. Je ne m’inquiétais pas trop pourtant. Il faut dire que sans les cycles Hammer et Universal Monsters cette année (quel dommage cependant de ne pouvoir voir mon très cher John Carradine à califourchon sur un balai…), j’avançais directement de 20 ans dans la chronologie, et que, bien que de l’autre coté de l’Atlantique, c’est l’un des pilier de l’impressionnisme français qui prenait les rênes ce soir. L’un de mes chouchous qui plus est.
Nous sommes en 1942, et tandis que la guerre fait rage en Europe, René Clair s’est temporairement établi à Hollywood. Il y aura été précédé par sa notoriété (Chaplin a quand même réalisé Les Temps Modernes en hommage à l’un des films de notre homme), ce qui lui permit de tourner pas moins de 4 films en 6 ans, et pas des moindres. Dans Ma Femme est Une Sorcière, qui nous intéresse ce soir, on retrouve notamment la sublime Veronica Lake dans le rôle titre. Elle y incarne une sorcière frivole et imprévisible, avec une candeur si rafraîchissante qu’elle en crève l’écran. Frivole et imprévisible sont d’ailleurs deux adjectifs qui auraient pu nous permettre de caractériser le film dans son ensemble. Nous connaissons René Clair pour son formidable talent à mettre en scène des films raffinés et léger (dans le sens le plus noble). Il y met ici toute son adresse, cochant les cases du mois-monstre (oui, nous avons bien à faire à une méchante sorcière… Initialement), sans jamais se défaire de son humour raffiné et de sa créativité débordante. Je ne sais trop quoi penser de quelques fantaisies qui me semblent sorties d’un chapeau qu’il vient greffer sur la légende des sorcières : plantait-on réellement des arbres là où des sorcières avaient été mise au bûcher, pour emprisonner dans leurs racines leurs âmes néfastes ? Et les sorcières peuvent-elles vraiment prendre forme de fumée ? Je me retrouve bien embêtée cette année face à une nouveauté : je dois avouer que je n’y connais rien aux sorcières. Mon expérience m’avait permit jusque là d’être plutôt très renseignée en amont sur les créatures que j’allais étudier par caméra interposées. Mais pour les sorcières, je n’ai qu’une affection douce et un peu superficielle, dissimulant une profonde ignorance. Ma seule source d’information est donc le film d’hier, qui ne faisait pas mention ni d’arbre ni de fumée. c’est un crucial revirement de situation pour mes expériences annuelles, car là où j’aurais pu mettre au pilori le film de René Clair pour des inventions tarabiscotées, je lui accorde le bénéfice du doute, et ne peux finalement que relever l’habileté de l’usage fait de ces éléments.
Certes le scénario n’est pas très cohérent. Il est donné un bien trop grand pouvoir à notre magicienne et à son cher papa pour permettre à une quelconque intrigue de se développer, et ce n’est qu’a grand renfort d’omission maladroites qu’un scénario un peu bancal en émerge. Ça n’a pas la moindre importance à vrai dire. René Clair renouvelle son charmant mélange d’humour, d’amour et de fantaisie, porté par son indémodable génie.

Zalya
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le 23 oct. 2020

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