Lupin III tient plus de James Bond que du personnage dont il s’inspire, Arsène Lupin. Le personnage a une base (roublard, joli coeur, aventurier) auquel chaque réalisateur va y apporter sa patte.


Personnage mythique de l’animation japonaise (il inspira nombre d’auteurs et de studios, japonais comme occidentaux), il fut créé par Monkey Punch comme pastiche (et petit-fils) du personnage de Maurice Leblanc. Lupin III est un personnage à plusieurs facettes, tantôt grand public (Le Château de Cagliostro par Hayao Miyazaki), tantôt plus adulte (Une femme nommée Fujiko Mine par Takeshi Koike, fan de Lupin III avec des références déjà visibles dans son premier film, RedLine), évoluant dans des années 60 qui ne vieillissent jamais. Il commet ses combines avec une bande de malfrats composée d’un as de la gâchette plutôt renfrogné (Jigen Daisuke), d’un samouraï lui aussi descendant d’un illustre ancêtre (Goemon Ishikawa) et d’une femme fatale à la beauté épineuse (Fujiko Mine) poursuivis par un inspecteur entêté et astucieux (l’inspecteur Zenigata).


Lupin the Third : The First est dans la première catégorie : il est destiné à un public plutôt familial avec une histoire convenue et un contenu édulcoré (certaines adaptations de Lupin III comporte des références sexuelles - merci Fujiko pour le fanservice - ou violentes plus appuyées) pouvant plaire au plus grand nombre. Le film est exceptionnel dans le sens où c’est la première fois qu’il s’exporte sous son vrai nom (les francophones ayant reconnus en Lupin III, Edgar de la Cambriole, deuxième série du personnage importée en France. Le personnage ayant été renommé pour des questions de droit).


L’histoire est un prétexte (une histoire d’artefact menant à un trésor sauce Indiana Jones, lui-même inspiré de 007) pour produire un Lupin III en 3D (une volonté du mangaka originel, mort pendant la production du film) avec les ficelles habituelles. Après un pénible Albator, corsaire de l’espace en 3D et un sauvetage in extremis du chara-design de Sonic pour le film de 2020, Marza Animation Studios, filiale de la TMS Animation - studio ayant réalisé la totalité des animés Lupin, signe un film où la 3D ne trahit ni le dessin original des personnages de Monkey Punch (le faciès simiesque de Lupin est préservé), ni la volonté de donner un produit plus réaliste et plus contemporain.


Le tout est sublimé par la bande originale de Yuji Ohno, compositeur jazz attitré de la franchise dont le thème du générique vous annonce d’emblée l’aventure.


À regarder comme un fanservice assumé mais de qualité pour les connaisseurs.
Le film est une bonne porte d’entrée pour connaître davantage le personnage, comme l’était Cagliostro en son temps.

Paars
8
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le 4 janv. 2021

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Paars

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