Nan mais Lucy quoi !

Pour son nouveau film SF, Besson n'a pas su réunir les éléments qui faisaient tenir debout son Cinquième. Notamment l'humour, l'aventure SF pure et les choix esthétiques. Ici, hélas, d'humour il n'y a point. L'aventure pure laisse place à un récit soutenu par une thèse débile et dépassée, elle-même soutenue par des arguments pseudo-philosophico-scientifiques d'une rare imbécillité. En un sens, ce film vous permet de saisir ce qu'est de parvenir à une forme d'intelligence supérieure, et en regardant ce film stupide, sans doute, votre visage a du ressembler tout du long à celui de l'héroïne : froid, distant, sans émotion aucune.
Quant à l'esthétique, elle est comme qui dirait inexistante, le tout n'étant qu'une somme d'effets convenus - et de faible qualité quand ils sont spéciaux - empruntés au blockbusturat et à la pub, en bonne partie.
Pire que tout, au milieu de ce salmigondis de médiocrités, le côté film d'action sur lequel on pouvait attendre notre artificier national est complètement planté : ça ne marche pas, on ne craint pas, on ne frémit pas, l'on n'est nullement surpris, rien de rien.

Comment cette chose a pu faire autant d'entrées, c'est une énigme qui ne va pas améliorer ma misanthropie naturelle. Pour la petite histoire d'ailleurs, et pour m'excuser, je ne l'ai vu qu'en y suivant une connaissance que je ne nommerais pas de peur qu'on y reconnaisse ma compagne...

Tristesse profonde, la plastique de Scarlett n'arrive même pas à donner du peps à ce qui est, mais vraiment, scénaristiquement et formellement d'une totale platitude.
Le film finit sur l'incontournable pseudo-morale des mauvais block, je cite : " La vie nous a été donnée il y a un milliard d'années. Maintenant, vous savez quoi en faire ". Et pour une fois, il y a une vérité là-dedans, on sait quoi en faire : ne plus jamais regarder de Besson.