La Réprouvée !
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Quelle place occupe l’enfant dans une famille recomposée ? Comme doivent le considérer le parent et les grands-parents « d’adoption », tiraillés d’un côté entre le désir personnel d’assurer une descendance et de l’autre le bien collectif et l’harmonie familiale ? Kōji Fukada explore dans la première partie de son film cette question épineuse à une époque où la cellule de la famille n’échappe pas à la fragmentation et à la reconstitution. Puis, dans une seconde partie, il traite avec émotion et pudeur de la question du deuil, de la place de ce qui est mort mais vit encore en nous.
Kōji Fukada fait preuve d’une mise en scène très équilibrée dans sa construction grâce notamment aux personnages secondaires (la belle-famille, l’ex petite-amie, le père disparu de l’enfant) et riche en symboles - comme cette lueur, qui représente une projection du ciel, un signe de celui-ci, une présence fantasmatique ou le terrain désormais vide. Ses personnages ont une belle épaisseur humaine, autant Taeko qui aide les plus démunis, pardonne l’homme disparu mais ne tolère pas l’intolérance des autres ni leur irresponsabilité, que Jiro qui élève le fils qui n’est pas le sien comme s’il l’était, mais ne reste pas insensible aux plaintes de ses parents (du père principalement) qui veulent un petit-enfant de leur sang. Kōji Fukada vient bouleverser cet équilibre avec un événement imprévu qui créera de nouveaux rapports avec les personnages secondaires et poussera le couple à une remise en question.
Avec des thèmes qui lui sont chers, comme la famille qu’il traite en fils spirituel de Ozu, mais aussi la bonté, l’union, le pardon, l’infidélité, et une structure idéale et harmonieuse bouleversée par un élément étranger et inattendu, le tout parsemé de poésie, éléments que l’on retrouve dans l’excellent Harmonium, Kōji Fukada démontre qu’il fait partie des meilleurs cinéastes Japonais contemporains.
Créée
le 4 avr. 2024
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