La salle de cinéma, ou le microcosme de la filsdeputerie

Franchement, c’était incroyable, je n’avais jamais vu ça. Love Hunters, dimanche 16 juillet 2017, 22h30, UGC Les Halles, Paris, quand le non-respect dépasse le stade de la rationalité.


Ca faisant longtemps que je n’avais pas pris la plume mais là j’dois extérioriser. C’était la pire séance de ma vie. Et rien à voir avec le film, qui, honnêtement, n’était pas franchement génial, et avec des personnages suffisamment débiles pour servir le scénario. Non, ce que j’ai vu à cette séance dépasse l’entendement et ne fais qu’élever le curseur de mon mépris envers la race humaine.


On était 50 dans la salle, les mecs nous auront tout fait. Le film commence. Les habituels retardataires débarquent (rappelons quand même qu’il y a 15min de pub, ça devrait être interdit de rentrer une fois le film commencé). Le premier abruti de la soirée se faire remarquer : 3 allers-retours devant l’écran, une petite pose de 10 secondes le temps de choisir une place, pour au final se mettre en bout de rangée du deuxième rang. Genius. En parlant de choses qui devraient être interdites dans un cinéma : les pop-corns. Les gars, si c’est pour bouffer du pop-corn et commenter le film avec tes potes, mate un streaming chez toi.


Parfois, on peut faire face à des situations complexes. Je hais du plus profond de mon âme le sous-homme qui faisait des vannes à sa poufiasse pour qu’elle parte en fou-rire. Un fou-rire à mi-chemin entre la hyène et la truie. Mais ce qui m’a vraiment sorti de la scène du film, c’est le mec qui s’est levé pour leurs dire franchement de la fermer. Un moment de bravoure qui a évidemment emmené une courte mais intense discussion philosophique. Remarque, c’était peut-être le dialogue le plus passionnant de la soirée.


Autre spécimen d’abruti : les bruiteurs sans gêne. Ils sont discrets, mais ils sont là, et ils sont très endurants. Ils te rentrent tellement dans la tête qu’ils pourraient être crédités au mixage son du film. Ce soir, il y avait l’éternel combo siège qui grince + spectateur mal assis. C’est ce mec qui bouge toutes les 10 minutes. Et plus le temps passe, plus les 10 minutes sont courtes. Mais la palme de gros connard du bruiteur sans gêne : le mec qui joue avec ses clefs. Comme le bruit de la mouche, c’est furtif et régulier mais ça te rentre jusqu’au fond du crâne pour ne plus jamais en sortir.


Dernière catégorie de l’indécence : les smartphones. Nos nouveaux meilleurs amis sont très sympas mais ils ont parfois un peu du mal à la fermer. Témoins de cette soirée extraordinaire, ils ont décidé que la fête ne se ferait pas sans eux. Encore une fois, on commence avec les classiques : la sonnerie. Et une fois n’est pas coutume, c’est tombé sur le chinois de service. 10 secondes pour se rendre compte que c’était lui le coupable, 30 secondes pour retrouver son téléphone dans son sac. 10 + 30 = 40. 40 secondes de K-Pop ou J-Pop ou autre truc-pop inaudible. Pour le dernier, c’était peut-être le plus silencieux, mais c’est probablement le vainqueur de notre grand concours de la filsdeputerie. Le mec qui arrive en retard, qui se pose au premier rang et qui décide de filmer l’écran. Les mots me manquent devant tant de virtuosité. Etre à ce point un connard, c’est de l’art.


Mention spéciale aux 6 ou 7 personnes qui ont quitté la salle totalement dépitées (et en faisant du bruit). Mention spéciale également au mixeur son du film, qui avait tout prévu en ayant eu la brillante idée de monter tous les volumes, pour qu’au final on arrive à - un peu - oublier tous les (bruits) parasites qui nous entourent. J’ai de la peine pour les personnes éduquées qui ont payé 10 ou 12 balles leur séance. Elles sont là, les limites de l’accès à la culture pour le plus grand nombre.

blajc
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le 17 juil. 2017

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blajc

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