Ces dernières années le "marathon des films de Noël" que l'on fait ma compagne et moi manquait cruellement... de films de Noël : on matait beaucoup, beaucoup de films d'animations et des films liés à l'enfance, mais rien ayant pour thématique Noël. Du coup, j'ai mis dans la liste Love Actually qui est souvent cité comme la "Rolls Royce des comédies romantiques de Noel."


Mais il faut dire des comédies romantiques, en dehors des animés japonais, on en mate peu et encore moins tout ces trucs de Noël préformatés où deux personnes qui ne devaient pas s'entendre se croisent à Noël et finissent par trouver l'amour. Blablabla.

Du coup, on était vraiment sorti de notre zone de confort et ça n'a pas pris, malgré plusieurs gros atouts : La première étant le casting qui est juste incroyable. On a passé le premier quart d'heure à pointer du doigt les têtes d'affiches : si vous cherchez des acteurs et des actrices anglais cultes, ils sont tous là. Certains étant même devenus des têtes d'affiche après coup (je pense à Martin Freeman, Chiwetel Eijoforl ou Thomas Brodie-Sangster)


La seconde étant l'écriture de Richard Curtis qui même si elle est inégale (j'en reviendrais) permet quand même de réussir une structure narrative qui fait que tous les personnages se croisent à un moment ou à un autre. Et mêler 10 storyline, c'est balaise, mais surtout c'est jamais forcé : dès le départ on a planté qu'untel était le frère d'untel, et les coïncidences de rencontre sont montrées de manière suffisamment comique ou anecdotique pour que ça passe.


J'en tire même une leçon d'écriture :

Un personnage rencontré auparavant qui tombe par hasard sur le héros et l'aide sera vue comme une paresse d'écriture. Un personnage rencontré auparavant qui tombe par hasard sur le héros et le fout dans l'embarras sera vue comme du génie comique. (C'est peut-être aussi pour ça que Tokyo Godfathers fonctionne bien.)


Mais de ces histoires entremêlés, bah je suis restés un peu circonspect : j'ai vraiment l'impression d'avoir un mélange de plusieurs films très différents et pas écrit par les même personnes. Certaines storylines très réussis que ce soit dans le comique ou dans le tragique, tandis que d'autres sont clichés, grossières ou ultra-cringes.


Allez, je les détaille une part une :

- Un premier ministre beau-gosse, joué par Hugh Grant a un crush sur la fille qui lui sert le thé. Bon, visiblement en 2003 les gens ont toujours en tête l'affaire Monica Levinsky et le film ne cesse d'en faire des renvois (la fille est considérée comme "grosse" par son entourage, le président américain est un queutard.)

Mis à part le fait que le film semble sous-entendre que "créer un incident diplomatique pour une raison personnelle est une bonne chose" (NON, mais il faut se souvenir qu'à l'époque l'Angleterre s'était engagée dans la guerre en Irak au côté des USA ce qui était mal perçu par l'opinion publique) l'intrigue fonctionne plutôt bien. C'est plutôt mignon entre eux deux et ponctué de moment qui m'ont bien fait rire.

- Le beau frère du premier ministre, joué par Alan Rickman, est ouvertement dragué par Mia sa jolie secrétaire.

J'ai bien aimé, même si ça se termine par un "meee" global. Je me suis marré devant Rickman désemparé devant les signaux de fumées plus qu'évident de Mia puis devant la scène de "l'employé le plus appliqué du monde" (En période de fête ? C'est mort) avant que ça vire au drame de façon bien plus touchante avec la pauvre Emma Thompson qui comprend que son mari la trompe. Et qu'on ne sache pas trop comment ça fini cette histoire.

- Une des collègues de Rickman, jouée par Laura "Eowin" Linney, est follement amoureuse d'un de ses collègues, Karl, mais n'ose pas lui dire.

L'histoire est l'une des rares à ne pas être comique, leur liaison étant tuée dans l'oeuf parce que celle-ci doit s'occuper de son frère, malade mental. Et pour le coup, si c'était bien traité, ça nous a rappelé des histoires similaires qu'on a vécu dans la vraie vie et les mauvais souvenirs qui vont avec. Mais pour le coup, ça fait hélas trop bien son taf.

- Un veuf, joué par Liam Neeson doit s'occuper de son beau fils, agé de 12 ans (et joué par Thomas "je serais un enfant toute ma vie" Brodie-Sangster.) Lorsque celui-ci lui avoue qu'il est amoureux d'une fille de son école, il va chercher à l'aider.

Ça aurait pu être mon histoire préféré du film. J'adore la façon dont les deux apprennent à se connaître et a tisser un lien. Cette façon de montrer que l'amour, ça peut être aussi l'amour filial m'a pas mal touché et amusé. Mais.. à la toute fin, ils font sortir Liam Neeson avec "littéralement Claudia Schiffer" ce qui gâche ce que l'intrigue voulait raconter.

- Un écrivain anglais, Jamie (Colin Firth) isolé dans une maison du sud de la France commence à nouer des sentiments pour sa femme de ménage portugaise.

C'est nul. Ca dégouline de cliché que ça soit sur la relation amoureuse (y a vraiment aucune alchimie entre eux) la France (ne vous baignez surtout pas dans un étang en décembre... même en provence, par pitié) et la communauté portugaise (vue comme ayant 40 ans de retard au niveau des moeurs.) Et puis, quitte à faire croire que vous filmez une scène censée se passer, évitez de filmer le tag "LA TELE : PREMIER FLIC DE FRANCE" sur le mur. "On te déteste Oncle Jamie" balance une gamine dans le film. Pareil.

- Chiwetel "dans 15 ans j'ai l'Oscar" Eijoforl et Keira "arrêtez de me prendre pour Nathalie Portman c'est chiant à la fin" Knightley se marient. Toutefois, leur meilleur pote Andrew "Sherif" Lincoln se montre distant.

L'intrigue était un triangle amoureux un peu chiant, mais qui avait l'originalité d'être une romance homosexuelle. Et puis, au milieu de l'intrigue, on se rend compte qu'en fait, c'est très hétéro tout ça. Du coup, c'est pas original du tout et la fin est franchement plus creepy que mignonne.

- Bill Nighty est un rockeur à scandale sur le retour qui a fait une reprise de Noel et dont on voit les frasques dans les médias.

Une intrigue qui fout le côté "amoureux" à la poubelle pour la remplacer par une bromance. Pour le coup, l'idée est d'avoir une intrigue qui sert de lien et de transition entre les autres (les apparitions télévisé de Bill étant commenté par les personnages quand elles ne servent pas d'inspiration... voire de retournement de situation) et ça fonctionne très bien. Pour le reste, à chaque fois que Bill apparait, il fout la merde et c'est drole. Et l'intrigue possède la ligne de dialogue la plus drôle du film.

- Martin Freeman et Joanna Page sont deux doublures pour les scènes de cul d'un film torride. En discutant pendant les prises, ils découvrent qu'ils s'entendent bien.


C'est Martin Freeman, comment voulez-vous que j'aime pas ? Pour le coup, ça tient plus du sketch que de la véritable story-line, mais là encore ça fonctionne parce que ça sert de transition comique entre deux scènes.

- Colin est un jeune un peu con qui projette d'aller aux USA parce qu'il est anglais et qu'il est persuadé que là bas, il va coucher grâce à son accent.

Ha putain, c'était AFFLIGEANT ! On dirait une intrigue d'un film à la American Pie inséré dans un film anglais. (Si ça se trouve, c'est voulu, la franchise cartonnant à l'époque.) La fin de l'intrigue, c'est que malgré sa stupidité et sa tête de cul, le mec couche direct avec trois nanas parce qu'il est anglais. Et histoire de bien grossir le trait, le films à pris parmis les actrices américaines sex-symbol de cette époque (Elisha Cuthbert, Juanuary Jones, Denise Richards... allez-y c'est gratos.)

C'est con parce que si j'ai bien aimé dans sa globalité, la fin un peu cul-cul et la nullité de certaines intrigues font que je vais sans doute en garder un mauvais souvenir.


Bon, au moins j'aurai vu ce film, mais ça fait absolument pas parti de mes films cultes.


Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Pas vraiment. Quitte à montrer une comédie anglaise du même style je préférerais 4 Mariages et un Enterrement.

Possibilité de remake/suite : Y a eu une suite avec ce que sont devenus les personnes qui finissent célibataire dans ce film (elles ont trouvées quelqu'un... et c'est que des gens ULTRA BEAUX.)

Le détail qui me titille : Ne me faites pas croire que le premier ministre de l'Angleterre a frappé une centaine de portes d'une rue populaire de Londres et que la seule personne qui lui a fait perdre "un petit peu de temps" c'est une gamine qui voulait lui faire chanter un chant de Noël ? Ou qu'il n'y a pas un attroupement dans les 5 minutes. Les anglais avaient si peu de problème que ça à l'époque ?

Suis-je le seul ? A me dire en entendant du Dido : purée, mais dans 5 ans y a un revival Dido et ça fera "vintage."

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le 4 déc. 2022

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