Citation
Si quelque chose peut mal tourner, alors cette chose finira infailliblement par mal tourner.



La signification de cette phrase relatant cette loi empirique prend tout son sens dans le dernier projet de Gaspar Noé.


C'est l'histoire de Murphy (tiens donc); jeune père immature d'un petit garçon prénommé Gaspar (comme par hasard !), qui émerge un 1er janvier; la gueule complètement explosé d'un réveillon qu'il a passé à fumer toutes sortes de substances. Il écoute ses messages: la mère d'Electra - à ce jour sa plus grande histoire d'amour - folle d'inquiétude, lui demande s'il n'aurait pas par hasard des nouvelles de sa fille disparue depuis 2 mois.
Désemparé et ne manquant pas au passage de bombarder d'insultes en voix off Omi; la mère de leur progéniture - enfant non désiré par Monsieur car accident de capote avec celle qui fût la voisine du couple et leur partenaire sexuelle de threesome, Murphy va alors se remémorer les 2 ans de passion destructrice, dévorante, sexuelle et enfin naissante qui l'ont liés à Electra.


Comme souvent chez Noé, on démarre le film par la fin de cette belle mais triste histoire d'amour car celle-ci a été en majeure partie flinguée par le protagoniste masculin d'où la loi de Murphy.


En 1/4 d'heure, le décor est planté et on va vite se rendre compte que Murphy est l'archétype du connard intégral: ça gueule, ça insulte, ça supplie à la porte en frappant violemment, ça chiale, ça menace verbalement en conversation téléphonique, ça se drogue, ça picole, ça fourre son zguègue n'importe où, ça veut refaire le monde avec les français car en tant que citoyen américain ça se croit supérieur aux lois du pays, ça gicle en pleine face du spectateur (exceptée cette éjac en gros plan, j'ai trouvé la 3D inexistante), ça regrette, ça se lamente et ça chiale en prenant son enfant dans les bras à la fin en lui disant que la vie c'est pas facile tous les jours !
On a presque envie de lui dire qu'on a que ce qu'on mérite à ce trou du cul !!


Bonne interprétation dans l'ensemble de Karl Glusman, d'Aomi Muyock et de Klara Kristin dans le rôle d'Omi qui a une des meilleures répliques du film


"Mets de l'ordre dans ton passé, je m'occupe de l'avenir !"


Et j'ai aimé ces clins d'oeil comme le réalisateur franco-argentin sait nous concocter (l'affiche de Salo de Pasolini, film tant cher à ses yeux et la maquette de l'hôtel Love d'Enter the Void dans la chambre de Murphy, 2001, l'Odyssée de l'Espace cité comme étant son film fétiche - le même que Gaspar Noé, etc...)
Quand à Gaspar Noé himself, j'ai été agréablement surpris de le voir dans son propre métrage (dans le rôle de...Noé !^^ ancien amant d'Electra)


Au final, quelque chose de pas désagréable à regarder (je lui préfère toutefois Irréversible et Enter the Void) accompagné d'une des meilleures OST de l'année (+1 à ma note - on y entend Erik Satie, John Frusciante, Glenn Gould, Brian Eno, Mirwais entre autres et pour couronner le tout 2 morceaux de John Carpenter et non des moindres !)

JulienFleury
7
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le 14 août 2015

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Julius Riggs

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