Gaspar refait à nouveau un peu de polémique, et le spectateur pourra tout de même dcouvrir son film dans les salles malgré le petit jonglage avec les interdictions. Après toutes les analyses qui ont été faites de l'objet, on se contentera d'aller à l'essentiel. Noé pose ses conditions avec la scène d'ouverture, porno et gratuite. Elle crée le pacte avec nous, et si on la supporte, on verra tout ce qui se développe par la suite. Histoire bateau d'amour puis de haine vécue en différé par souvenir dans une situation sans échappatoire, nous sommes projeté dans le film via le protagoniste masculin, parfaite incarnation du mâle hétéro qui fonctionne de façon unilatérale avec son front ou sa ceinture. Le sexe accompagne l'évolution sentimentale de la relation, magnifiquement filmé et très bien coordonné avec les musiques. Au fil du long métrage se dégage un certain pessimisme dans les relations amoureuses, un peu caché derrière la spontanéité des personnages. Hélas, les dialogues rallongent parfois beaucoup des scènes sans leur apporter grand chose.


Au rayon provoc, Noé se laisse toutefois aller à de petites fautes de goûts comme l'éjac en 3D (avec du sperme numérique pour doper la quantité). L'auto-citation souvent décriée (Murphy veut faire du cinéma à la Noé, son fils s'appelle Gaspar, la galerie Noé...) est complètement annulée par la façon dont le réalisateur traite ses ingrédients, pointant les grosses contradictions de son protagoniste masculin et donnant une image complètement fausse du directeur de la galerie (on avait cru reconnaitre Gaspar affublé d'une perruque pour jouer au bobo prétentieux), qui désamorcent les accusations souvent revenues.


La facture technique est jolie, les cadrages très soignés, parvenant assez bien à souligner chaque émotion, malgré la proximité qui rend souvent l'arrière plan flou. La photographie est clairement pour beaucoup dans la réussite esthétique, qui achève de lisser la forme de Love et de le rendre appréciable. Avec un peu moins de relief que ses précédents travaux (après Enter the void, on sent une certaine humilité dans la forme), Love est un travail honnête, bien emballé mais parfois un peu trop "espacé" entre les séquences fortes qui marqueront le spectateur.

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le 20 oct. 2015

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Voracinéphile

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