Looking, le film
6.9
Looking, le film

Téléfilm de Andrew Haigh (2016)

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L’attente était là, bien sûr, pour celles et ceux qui avaient su apprécier la série, et le plaisir aussi de retrouver Dom, Patrick et Agustin dans leurs aventures professionnelles, sentimentales et sexuelles. Arrêtée après seulement deux saisons, HBO, alors clémente dans sa grandeur à moitié retrouvée (merci The night of, Game of thrones et Westworld), consentit donc à produire un (telé)film en guise de conclusion à l’affaire. Une sorte de victoire à la Pyrrhus, un cadeau de consolation pour Michael Lannan et Andrew Haigh qui offrent ainsi, à leurs héros comme aux fans esseulés, un dénouement venant clore les intrigues tout en laissant la joyeuse bande face à leur avenir, flagrant et indistinct.


C’est d’ailleurs la grande force du film que de céder à nos attentes tout en refusant de tracer, trop précisément, la route de chaque personnage. La frustration est là évidemment, celle de voir la série définitivement terminée et un film qui n’a qu’une heure et vingt minutes pour tout boucler, mais la joie des retrouvailles est trop grande (et trop tentante) pour qu’on se permette de pinailler. Le film reprend l’histoire neuf mois après la fin de la saison 2 : à l’occasion du mariage d’Eddie et Agustin, Patrick revient à San Francisco qu’il a quitté après sa rupture avec Kevin. Entre les amis, la fête, l’amour et les choix à prendre, Patrick va devoir faire face à ses contradictions et ses envies, cristallisant à lui seul celles de tous les autres (Agustin doute sur son engagement avec Eddie, Dom rejette toute relation, Doris veut-elle vraiment un bébé ?…).


Alternant soirées en boîte de nuit, conversations nourries et confidences l’air de rien, le film opte pour un rythme apaisé propre aux films de Haigh (Week-end en particulier) qui fait la part belle aux dialogues, aux acteurs et aux silences, à un temps retrouvé, relâché, plein de justesse et d’émotions rares (avec, en pic d’intensité, la scène centrale avec Patrick et Kevin réglant leurs comptes une dernière fois). On laisse donc nos amis là, à l’aube dans un diner illuminé de Castro, ensemble autour d’une table à profiter de petits riens, de rires et d’une tête posée contre une épaule. Voilà, c’est fini. Et tous vont sacrément nous manquer.


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mymp
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le 21 nov. 2016

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