Lone Ranger - Naissance d'un héros par Eric17

Lone Ranger, Naissance d’un héros était à mes yeux, avec Pacific Rim, l’un des deux événements de l’été cinématographique. J’étais donc ravi de voir arriver le sept août dernier, date de sa sortie en France. Retrouver Gore Verbinski s’associer à Johnny Depp dans un film à grand spectacle ne pouvait que me ravir. Je suis un grand fan de la saga Pirates des Caraïbes et étais donc réjoui d’avance de me plonger dans ce Far West déjanté durant deux heures et demie.

Nous sommes plongés dans les Etats-Unis du dix-neuvième siècle. Le train est en passe de relier les deux côtes du continent. Le progrès est en marche. John Reid est avocat et s’apprête à rejoindre son frère dans l’Ouest. Mais son train possède deux passagers particuliers. L’un, Butch Cavendish, est un tueur d’indien amené à être pendu et l’autre, Tonto, un indien des plus intrigants. L’évasion du premier va faire rencontrer l’avocat et le comanche. Et les événements qui suivront les obligeront à s’associer pour mettre la main sur Cavendish. Une légende est alors en train de naître…

Je tiens à préciser qu’en allant voir ce film, je m’attendais à découvrir un genre de déclinaison du concept de Pirates des Caraïbes dans l’Ouest américain. Je ne ferai donc pas partie de ceux qui reprocheront à ce film d’exploiter Jack Sparrow à la mode indienne. Je m’attendais donc à un film à grand spectacle, drôle, décalé et captivant. Je ne venais pas y chercher un pamphlet sur la condition des minorités ou une réflexion sociologique sur les méfaits du progrès.

La trame est assez classique. Deux personnages que tout oppose se trouvent être obligés de cohabiter pour un but commun. Il va également de soi que bien que leur quête soit la même, les raisons qui les y mènent diffèrent fortement. Leurs personnalités et leurs désaccords vont évidemment être source de moments drôles et divertissants. Cette réussite résulte pour beaucoup de la qualité de l’interprétation des deux acteurs. Certains reprocheront à Johnny Depp de jouer son numéro habituel, personnellement je l’en remercie ! Tonto est en passe de devenir un des indiens mythiques du septième art. Quant à Armie Hammer, déjà vu dans The Social Network ou J. Edgar incarne remarquablement cet avocat qui semble ne pas être du tout à sa place sur un cheval au milieu du désert à poursuivre des hors-la-loi. Dès leur rencontre et jusqu’à la dernière scène, les deux personnages m’ont procuré un vrai plaisir de cinéma.

Du côté du scénario, rien n’est vraiment révolutionnaire. Par contre, la mécanique est bien huilée et la narration très rythmée. Après un début un petit lent, la machine s’emballe et n’a cessé de m’entrainer dans une aventure pleine de rebondissements. Les méchants et les gentils sont évidents mais cela ne m’a pas empêché de voir à arriver chaque rebondissement avec surprise et curiosité. La durée importante du film est parfaitement exploitée. La réussite est telle que quand le dénouement arrive, on se serait quand même laissé porter quelques temps supplémentaires. La richesse de l’intrigue réside aussi grâce à une galerie de personnages hauts en couleur. Chaque nouveau visage qu’il soit central ou secondaire vaut le détour du regard. Une nouvelle, le cinéma américain confirme son talent à générer des acteurs de talent pour le moindre petit rôle.

Lone Range, Naissance d’un héros arrivent à alterner avec maestria les moments drôles et les scènes d’action. A certains moments d’ailleurs les deux univers se croisent. La première scène de train du film est remarquable et met le spectateur en condition : tout le monde va en prendre plein les mirettes. Tous ces moments de grand spectacle sont pleins d’originalité et le fruit d’une réalisation haut de gamme. Et que dire de la scène finale qui dure longtemps sans laisser à quiconque le temps de reprendre son souffle. J’étais quasiment en apnée devant cette course effrénée sur les rails !

Au final, j’ai adoré ce film. Je m’y suis immergé tout de suite et ai goûté toute l’histoire avec un féroce appétit. Je suis sorti de la salle avec la banane. J’ai été déçu d’apprendre que cet opus avait été un échec aux Etats-Unis. J’espère que cela n’empêchera pas de nous offrir une suite parce que je suis le premier à vouloir retrouver le Lone Ranger et son acolyte Tonto…