On n'a eu de cesse de comparer ce film à Alien, tant il calque ce dernier, il est vrai, sur son idée de départ (une bande de pauvres diables coincés dans un vaisseau spatial avec une forme de vie extra-terrestre qui ne leur veut clairement pas du bien). Mais la comparaison s'arrête là.


Life lorgne certainement plus du côté d'un Gravity, voire d'un Sunshine, avec quelques relents de Pandorum quand on y regarde de plus près. Au premier il emprunte quelques idées visuelles et scénaristiques, comme par exemple un plan séquence immersif et fichtrement efficace en guise d'introduction, des scènes spatiales extérieures particulièrement anxiogènes, un équipage se réduisant bientôt à un représentant pour chaque sexe, l'impression d'être constamment enfermé et ballotté par la force des événements... Le film de Daniel Espinosa se revendique également d’une science-fiction beaucoup plus terre-à-terre et moins fantaisiste que celui de Ridley Scott, notamment dans le design de sa bestiole qui fait au départ penser à une étrange créature des abysses pour ensuite évoluer vers quelque chose de plus commun et semblable aux monstres de série B typiques.


C'est d'ailleurs bien là ce qui fait le charme du film, ainsi que son principal défaut. Life ne se veut guère plus qu'une série B de plus sans prétention, alors que son potentiel est tout simplement monstrueux : des influences prestigieuses se ressentant dans son écriture (l'un des personnages cite à un moment donné Re-Animator, soit l'un des rares films de qualité adapté d'une œuvre de Lovecraft), une réalisation remarquable, des acteurs tout aussi talentueux et investis les uns que les autres (Jake Gyllenhaal est irréprochable comme toujours, tandis que Ryan Reynolds montre qu’il est heureusement capable de jouer autre chose qu’un anti-héros immature et exaspérant vêtu de rouge et de noir). Le film ne semble pas aspirer à quelque chose de plus ambitieux, de plus dantesque, de plus mystique, qui lui aurait permis de dépasser ce statut quelque peu modeste. Par exemple, personne ne se demande vraiment pourquoi/comment la bestiole a pu voir le jour, ni ce qu’elle symbolise ; au lieu de cela le film préfère s'en tenir à l’action/réaction des personnages, ce qui limite quelque peu son champ d'activité. On aura tout de même droit à une fin inhabituelle et glaçante (quoiqu’un tantinet prévisible), qui ne laissera quiconque indifférent.


En deux mots, peut-être pas un des meilleurs films de 2017 mais indéniablement une petite pépite qui vaut le coup d’œil. On en reparlera encore d’ici quelques années.

reastweent
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le 23 mai 2017

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reastweent

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