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George Pan Cosmatos, c’était en quelque sorte le Besson qu’on a aujourd’hui, mais dans les années 90. En effet, il n’a tourné que 5 films dans sa carrière. Lancée grâce à l’énorme succès de Rambo 2, sa carrière a battu de l’aile avec l’échec critique retentissant de Cobra, encore considéré aujourd’hui comme un nanar culte ultra sécuritaire. Cependant, George a tourné aussi un film plus modeste : Leviathan. Une série B potable dans l’ensemble, qui recycle pas mal de clichés mais se révèle curieusement agréable. Plongeons dans les abîmes de la culture cinéphage.


Alors là, on a droit à un carrefour jouissif, car ce film est un patchwork de trois références ultimes du film de SF. En gros, ce film, c’est l’ambiance d’Alien tournée dans les locaux d’Abyss avec les costumes de The Thing. Autant dire que pour des amoureux du bis, le film a tout pour être agréable. Sauf que c'est trèèèèèèèèès long et abominablement mal rythmé, avec des effets spéciaux mous. C’est loin d’être d'être du Scott ou du Carpenter. Pan Cosmatos est un réalisateur qui veut plaire à son public, et qui veut donc lui donner ce qu'il veut (ça explique les dérives de Cobra, indéfendable sans être bâclé). Ses acteurs sont de sympathiques têtes qu’on a déjà vu quelque part (tiens, le même que Marvin dans Maman j'ai raté l'avion !), dominés par un Peter Weller que j’adore et qui reste toujours aussi cool (on ne va pas non plus appeler sa prestation une performance). Les décors sont plutôt riches (on croit à cette station sous marine), c'est d'ailleurs le principal bon point dans l'ambiance de cette production.


La créature a elle aussi un petit côté attachant dans son design mélangeant plusieurs formes de vies (essentiellement marines), malgré ses piteuses apparitions. Notons qu’elle se nourrit de sang, ce qui l’oblige à se trouver régulièrement un bout de viande à sucer (et à maintenir en vie, particularité un peu ridicule, mais bon…). Toutefois, le monstre met longtemps à apparaître. Il faut bien une demi-heure avant de trouver l’épave, et les premiers signes d’infection arrivent vers 45 minutes (soit la moitié du film). Mais dire qu’on s’embête serait démesuré. Disons que le temps passe (vous voyez à quels arguments j'en suis réduis pour trouver des excuses au film ?), et qu’une fois que la bête est là, on stresse peu et on a des effets spéciaux animatroniques très inégaux (la créature en elle même est jolie mais pas très crédible vu la difficulté de l'équipe technique pour l'animer, et les petits trucs plus petits font leur taf à quelques faux raccords près (la sangsue, efficace avec son fil de pêche guidant ses mouvements). L’équipe de mineurs n’a hélas pas vraiment les réflexes attendus, puisque pas mal fuient devant la créature au lieu d’aider leurs potes en difficulté. Pour rajouter au ridicule de la situation, la Compagnie qui les emploie prétexte une tempête pour les laisser au fond, et publie leur avis de décès avant l’heure (mais aussi sur le réseau des survivants hein, on ne va pas non plus leur mentir partout), souhaitant probablement récupérer la créature suivant l’ordre spécial 937. Bref, on cherche à enterrer nos héros mais ils ne l’entendent pas de cette oreille et auront un arsenal conséquent pour se défendre (lance flamme, tronçonneuses à roche, scies…). Une fin totalement irréaliste (la décompression ? Va te faire foutre, air comprimé !) et jubilatoire (what a twist !), qui achève le spectacle avec bonne humeur, où un poing dans ta gueule est mieux qu’un long discours. On rigole quand même en voyant nos héros remonter, et tomber sur plusieurs requins en plein océan (après tout ce début où il ne se passait rien, c'est trop d'un coup), et que le black se suicidera lors de l’ultime assaut qu’il tente pour sauver ses amis (encore un qui meurt à la fin d’un film pour la bonne cause). Complètement ridicule et premier degré, l’ambiance du film et ses moyens techniques sauvent cette petite prod en lui donnant un côté attachant malgré son incapacité flagrante à atteindre ses objectifs.

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le 8 déc. 2015

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Voracinéphile

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