Pour son premier long métrage, Mikael Buch, ancien de la Femis (tout s'explique...), nous offre un film creux aux faux airs de conte initiatique dont la platitude n'a d'égal que le mauvais goût.

Le scénario se concentre autour de Ruben, juif homosexuel ayant fui en Finlande une famille trop étouffante. Il y a trouvé un travail et un amant, mais doit quitter le pays suite à une dispute avec ce dernier. On se demande bien les motivations de l'un et de l'autre, avant de se rendre à l'évidence : on s'en fout. Chercher la raison d'agir des différents personnages dans le film revient à se frapper la tête avec une batte de base ball à répétition : ça fait vite mal aux cheveux, et au final ça ne sert à rien sinon a souffrir inutilement. Les plus acharnés pourront quand même tenter de deviner une morale à une histoire qui en est apparemment dépourvue. Doit-on tenter d'échapper à sa communauté pour se retrouver, faut-il au contraire se serrer les coudes et chercher à surmonter les difficultés ensemble? Chaque scène semble apporter une réponse avant de se contredire dans la suivante, pour un joyeux méli-mélo final, dont on ressort lessivé.


La réalisation est d'une platitude désespérante, sans aucun relief ni imagination. La quasi totalité des plans nous est présentée de façon frontale, la profondeur de champ est virtuellement absente, et la photographie mérite la palme du kitsch moche. C'est bien simple : on se croirait parfois au début des années 90. La galerie de personnages enchaine les clichés, et le mauvais goût est mis à l'honneur dans plusieurs scènes qui se veulent drôles mais se révèlent, au mieux trop creuses et sans imaginations, au pire franchement pathétiques. Le jeu des comédiens est au diapason de cette triste pitrerie, mention spéciale à Nicolas Maury, qui en fait des tonnes dans son personnage de folle efféminé, le rendant éminemment antipathique en quelques mimiques forcées.

Pas grand chose à retenir de cette première œuvre particulièrement indigeste, hormis une ou deux bonnes idées égarées comme des radeaux sur la mer rouge. A éviter comme un Hametz pendant Pessa'h.

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le 24 nov. 2011

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Hyunkel

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