Lorsque vous matez la liste officielle des 58 Classiques d'animation Disney, il y a entre 1942 et 1950, 6 films pas trop connus (et plus trop réédités) : Saludos Amigos, les Trois Caballeros, La Boîte à Musique, Coquin de Printemps, Mélodie Cocktail, le Crapaud et le Maitre d'école (une liste à laquelle les studios Disney ont enlevé le controversé Mélodie du Sud.) Le plus "célèbre" étant Les 3 Caballeros, puisqu'on y voit Donald, Jose Carioca et un perroquet mexicain dont le titre se trouve juste sur l'affiche. Et qu'ils apparaissent dans des bds, des cours métrages et cela nous a assez titillé pour tenter de le voir.
Pourtant, au visionnage du film, le premier de notre série de notre rattrapage de noel édition 2019, on en est sorti mi-figue mi-raisin. Déjà le film est une successions de courts métrages et de numéros musicaux destinés à nous montrer les pays d'Amérique du sud. L'idée était, après Saludos Amigos, de pousser certains pays du continent américain a se ranger au côté des USA dans la seconde guerre mondiale. Au final la guerre s'étant finie un an après, l'opération à surtout montré qu'il y avait un vrai marché pour le cinéma dans des pays que l'on croyait trop reculé pour ça. Et il faut dire que c'est un Disney "low cost" ayant pour but de renflouer les caisses après l'échec de Fantasia.
Alors, bon, il y a du bon dans ce film : les deux premiers cours métrages sont sympa, avec une patte très "vintage Disney." On a une histoire de pingouin naïve et rigolote, et le conte d'un petit garçon avec un nez carré (la patte Disney de l'époque) qui tente de dompter un âne volant. Dans la suite tout n'est pas mauvais, on a quelques passages psychédéliques proche de la scène des éléphants de Dumbo. Et puis les moments alternant personnages dessinés et danseuse en prises de vues réelles sont encore solide.
Voilà pour la partie "points positifs".
Parce que bon, on va pas se mentir, passé les deux premiers cours-métrages Les trois caballeros, c'est un empilage de "carte postale" surannée, de numéro de danses-du-monde de passages psychédéliques où Donald Duck tente de pécho de la meuf.
Oui, vous avez bien lu. Plusieurs de ces scènettes ont pour objet Donald (et parfois José) en train de tomber amoureux d'une danseuse ou de baigneuses puis de faire tout pour les attirer, les draguer voire les poursuivre façon Pépé le putois. Sachant que les donzelles sont des actrices humaines, il s'ajoute un côté "furry" assez étrange aux différentes scènes, ainsi qu'un "out of caracter" total pour le canard de Disney.
Mais surtout c'est finalement une vague d'ennui qui nous a pris, notamment parce que les enchainement psychédéliques arrivent de façon assez abruptes, que les potes de Donald semblent aimer le voir souffrir et puis quitte à voir un spectacle de danse du monde... bah, autant voir un spectacle de danses-du-monde pour de vrai. Dans les années 40 ça devait être rare, mais en 2010 on trouve ce genre de spectacle un peu partout pour peu qu'on cherche.
Le mot de la fin de ma copine : "Purée, vu l'agissement de Donald dans ce film, je comprend pourquoi sa nana est aussi jalouse."
Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Non. Il y a de meilleurs Disney.
Possibilité de remake : En fait, ça existe déjà. Il y a une série sortie uniquement au Philippine en 2018 autour des 3 caballeros et celle-ci a une vraie intrigue.
Le détail qui m'agace : Comment José fait-il pour chanter une chanson sur Bahia alors qu'il avoue juste après ne pas y avoir mis les pieds ?
Suis-je le seul ? A avoir maté certaines séquences du film en me demandant si c'était une technique d'animation par dessus un film des ou des acteurs filmés devant une projection de film ?