Quand je n'étais alors qu'un petit garçon tout mignon et plein de morve, je croyais à l'existence du pays imaginaire, je croyais que les dinosaures squattaient encore dans la forêt et surtout, j'étais persuadé que les Tortues ninja vivaient dans les égouts près de chez moi. La Turtle Mania battait son plein et comme tous les gosses de mon âge, je me prenais pour l'une d'entre elle (Leonardo pour être précis). Alors quand survint, un beau jour de décembre 1990 (le 12, l'anniversaire de ma ch'tite mouman) LE film qui leur était consacré, les portes du nirvana, de Xanadu, de la vallée des merveilles s'ouvrirent à moi.

Produite par Raymond Chow et la Golden Harvest (la plupart des Jackie Chan), et mise en scène par Steve Barron (épaulé par Brian Henson), cette première incursion au cinéma tient encore admirablement la route plus de vingt ans après, et rappelle agréablement qu'à une certaine époque, on ne prenait pas encore les gosses pour des cons en massacrant sous leurs yeux meurtris leur franchise adorée.

Jetant bien évidemment aux oubliettes la violence graphique du comic-book original de Kevin Eastman et Peter Laird (on vise un jeune public quand même, celui qui passe ses samedis matin devant la série animée), le film de Barron et Henson étonne cependant par sa noirceur ambiante, la majorité du métrage se déroulant de nuit et retranscrivant à merveille le New York d'avant Giuliani, nous régalant également de dialogues savoureux (plus sobres dans la version originale) comme seuls les doublages français en avaient le secret à l'époque ("Etoile de merde !").

Parfaitement rythmé, efficacement mis en images, et souvent drôle (la demonstration de nunchaku), le film doit énormément à la magie de ses trucages, l'équipe du Jim Henson Creature's Shop parvenant à rendre vivante et attachantes les tortues mutantes, les artistes martiaux, quant à eux, faisant preuve d'une belle technique dans les scènes de baston. Un travail de dingue à saluer bien bas, tant se battre accoutré d'un costume aussi lourd et peu pratique ne devait pas être facile.

Une première aventure réussie (peut-être la seule, d'ailleurs), qui ne trahit jamais son audience, et qui s'avère, contre toute attente, franchement touchante dans ses scènes plus intimistes, la relation fusionelle entre les tortues ados et leur maître Splinter (foutrement bien foutu, celui-là !) ayant réussi à m'arracher le début d'une larme.

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le 28 janv. 2013

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Gand-Alf

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