Cette satire savoureuse du machinisme industriel, et par extension, des mutations économiques et sociales que connaissait alors l’Amérique, avec le spectre toujours présent du chômage, avait peut-être été inspirée à Chaplin par la vision d’ »A nous la liberté » de René Clair,- film qui a terriblement vieilli- qui lui-même devait beaucoup à l’auteur de « Charlot travaille ».L’auteur est ici en pleine possession de son génie comique, certains morceaux de bravoure – par exemple la course en patins à roulettes dans le grand magasin- touchant au chef-d’oeuvre.S’offrant le luxe, huit ans après l’invention du parlant, un film quasi muet ; la seule partie parlée est fait de syllabes dépourvues de sens : pied-de-nez aux dialogues qui envahissaient alors les écrans.Mouvement d’horlogerie réglé à une quasi-perfection, où chaque rouage compte, Charlot à travers cette fable règle brillamment son compte à la société de consommation.