Les Temps modernes par MrOrange
Il y a des choses qui me plaisent énormément dans le cinéma de Chaplin, et d'autres qui m'énervent sincèrement. Dans un premier temps, dans le cas ici présent, les scènes d'anthologie n'ont pas volé leur statut de scènes cultes : la scène où Chaplin sert de cobayes aux objets "révolutionnaires", la scène du restaurant et la scène de chant improvisé. Deux immenses scènes qui font penser que le film n'est pas un imposteur dans la catégorie de chefs d'oeuvre auquel les gens ont tendance à le ranger.
Mais derrière ces idées grandioses se trouvent également quelque chose qui me fait davantage soupirer que sourire : cet affreux pathos, cet affreux pathos dégoulinant de bons sentiments qui me révolte, tellement que c'est poussé à l'extrême. Ce pathos que l'on (ne) retrouve ici (que) dans le personnage de Paulette Goddard, avec ses agaçants regards-caméra tellement trop explicites (à comprendre "regardez comment je suis pauvre et malheureuse", "regardez comment les policiers me traitent après avoir volé du pain" (....), "regardez comme le taylorisme nous a rendu misérables" etc).
Je n'ai jamais aimé de toutes manières comment Chaplin utilisait la femme dans ses films, toujours fragile, toujours naïve... Une image qui s'est dissipé à partir de la décennie 40 ai-je l'impression.
Mais excepté le rôle horripilant du personnage féminin dans le film (qui fera perdre 4 points à ma note), il faut avouer que c'est audacieux, Chaplin dans sa plus grande forme en tant qu'acteur, et puis le film n'a pas pris une ride, il faut le reconnaître, ce cinéaste est intemporel.