Les trois salopards

Parfois certaines révisions ont du bon. Preuve en est des Rois du Désert, film passé quelque peu inaperçu au cours des années 2000. Inaperçu, certainement parce que la Guerre du Golfe n'inspirait pas autant que celle du Vietnam et, il est vrai que d'une certaine façon, il y'avait moins à en dire que sur la suivante, qui engendra de vulgaires pseudo-brulots puant la médiocrité (Redacted, Jarhead, Green Zone, entre autres).
Mais voila, David O'Russell, raison pour laquelle je me replongea dans ce film depuis que j'ai vu son Fighter et Silver Linings Playbook, s'en détache assez pour ne pas être prisonnier d'un message politique trop lourd et tape a l'oeil.
On se retrouve avec un schéma de l'anti héroisme au démeurant assez classique; "Je suis un connard jusque que l'histoire me transforme en saint".
Néanmoins le déroulement se fait de façon somme toute naturelle et les ponçifs du genre s'y trouvent habilement insérés. Conséquence d'une éxecution rendant le film à part quand il s'agit de sa photographie granuleuse, presque punk, et une science du cadre sans accrocs.
Mais surtout un humoir noir/absurde étrangement adequat, rendant des moments au confins du magistral quand il remplace l'ordinaire Hollywoodien dans une scène ou des gardes irakiens quittent une base militaire, croyant que Saddam vient les punir.
C'est ce ton, cet équilibre déconcertant de talent entre sérieux et folie satyrique au vitriol, qui fait que Les Rois du Désert a son charme, même si le film aurait pu aller beaucoup plus loin dans son constat des USA sauvant le cul des riches Kuwaitiens sans prendre garde des civils tués.
Mais bon il y'a déjà des ballons de footballs explosifs; c'est déjà pas mal.