Un Thriller nerveux et moderne

Après le très bon premier volet des rivières pourpres, tiré du livre de Christopher Grange, Olivier Dahan est attendu de confirmer ses très bonnes dispositions pour la réalisation de ce second volet. Pourtant la septicité accompagne le projet car généralement les films d'actions français peinent à tenir la comparaison face à ceux des Américains. Pour combler le tout c'est Luc Besson qui produit et écrit le scenario, peu souvent signe d'un chef d'oeuvre. Si bien qu'à la surprise générale, les rivières pourpres 2 pourrait s'avérer comme le meilleur film d'action français à ce jour.

Un prêtre est retrouvé emmuré dans une abbaye alsacienne, s'en suit une série de meurtre dont sont cible tous les protagonistes d'une photo prenant pour thème le tableau de la « cène » avec jésus en son centre. C'est dans cette ambiance très mystique qu'entre en scène Jean Reno, l'acteur reprenant son rôle de l'inspecteur Niemans déjà présent dans le premier volet, il est très vite accompagné par un petit nouveau : le capitaine Reda, interprété par un jeune acteur montant du cinéma français : Benoit Magimel. Ce qui frappe tout de suite ici, c'est l'atmosphère lugubre et apocalyptique qui se dégage du film. Il y a un peu du «seven» de David Fincher dans l'air, car tout est couleur rouge sang, même les murs sont ocres, la fin du monde s'annonce et s'accompagne des Anges de l'Apocalypse : entités impressionnantes à l'aspect ressemblant de manière saisissante à celles des Nazguls du seigneur des Anneaux, un hasard si le Saroumane de celui ci figure au casting ?

Comme prévu le scénario est assez basique mais sert de prétexte à bons nombres de scènes d'actions stupéfiantes d'énergie et de style, elles impressionnent par leurs puissances et par l'intensité qui s'en dégagent, leur efficacité est évidente, tout va crescendo et on peine à trouver son souffle. Dans l'ensemble le casting se montre à la hauteur, Jean Reno reste honnête dans un rôle qu'il affectionne tout particulièrement, et Magimel se révèle étonnant dans la justesse et l'aisance qui accompagne chacune de ses scènes, petite fausse note à Christopher Lee de passage pour ce film et servant davantage de guest star qu'autre chose. Le film se permet même une discrète critique du monde religieux à travers son fanatisme et sa propension agaçante au mutisme absolu.

Au final ce deuxième opus des rivières pourpres s'avère être une très bonne surprise, supérieur au premier il se permet même de figurer dans ce que le cinéma français a pu réussir de mieux dans le film d'action. Oliver Dahan tire le meilleur d'un scenario facile mais efficace en dynamisant la mise en scène des scènes d'actions, très Hollywoodienne, pas le temps de s'ennuyer. Dahan nous prouve là que le cinéma d'action Français n'a rien à envier à ceux d' Hollywood et que réussir un bon film n'est pas qu'une question d'argent, dès lors qu'on y met un peu de talents.