Si tu m'dénonces faux-jeton, je t'en colle une !
Une oeuvre nostalgique (quasi-autobiographique) où, sous l'apparence du réalisme, se dessine un poème bouleversant.
Un film issu de la Nouvelle Vague de la fin des années 50, tourné en extérieur, et montrant les rues de Paris. En raison du peu de moyens financiers, ces scènes présentent peu de figurants, et donc de vrais passants qui parfois ont des réactions qui valent le détour (anecdotique mais assez drôle pour être souligné).
L'interprétation du gamin est admirable. Il est juste et attachant, il porte le film sur ses épaules avec un naturel déconcertant. J'éprouve de la compassion pour lui. Comme je l'ai évoqué en amont, ce film marque la fin de l'enfance avec ce gosse qui souhaite rompre avec les règles qui lui sont dictées. Son désir le plus intense est ce besoin d'évasion. La scène finale marque d'ailleurs cette ode à la liberté (attention j'divulgue : l'enfant s'échappe de son institution pour rejoindre le bord de mer).
Sinon, on y traite également l'éducation scolaire et parentale, où on ne laisse que peu de place au libre arbitre. Ce jeune garçon intelligent ne veut pas être formaté, et attend une affection qui ne viendra probablement jamais. Il le comprend, et la scène avec la psychologue en témoigne parfaitement. Il est indifférent à la vie en société, et il est surtout en quête d'amour, et particulièrement l'amour maternelle.
En somme, il s'agit d'une oeuvre originale pour l'époque, qui reprend certains éléments de l'enfance de Truffaut. La réalisation est certes un brin plus classique que son confrère Jean-Luc Godard (pour les quelques films que j'ai pu voir jusqu'alors), mais elle établit déjà les caractéristiques propres à la Nouvelle Vague. Un cinéma qui représente instantanément son époque, moins littéraire que ce qui se faisait avant lui, et plus proche de la rue, avec ces gens ordinaires qui ne s'occupent que de leurs affaires personnelles.
Le film "Les 400 coups", critique les institutions, ces lieux qui enferment, qui tuent la créativité, et qui anéantissent les espérances des gens. L'école, l'appartement étroit, l'enfermement en geôle, et la maison correctionnelle, sont autant d'éléments qui démontrent cette thèse.
Une écriture fine et intelligente permet de rendre l'ensemble cohérent. De plus, je n'ai pas décroché une seconde grâce à une mise en scène tout aussi bonne.