Avec un titre pareil ça sentait le feel good movie à plein poumon et effectivement le documentaire de Gunhild Westhagen Magnor est une petite bulle d'oxygène et de fraîcheur dans un monde qui vante bien trop souvent le jeunisme, la réussite et la compétition. Dans ce documentaire norvégien de 2015 nous allons suivre une équipe de volley uniquement composée de vieille dames allant de 66 à 98 ans. Pas tout à fait mûres pour une compétition sérieuse elles décident pourtant de se trouver un challenge incroyable en allant affronter une équipe de vétérans suédois dans un match international officiel.
Les Optimistes de Gunhild Westhagen Magnor porte un regard empli de tendresse et de bienveillance pour ses vieilles dames qui trouvent dans le sport une magnifique occasion d'être ensembles, de vibrer, de bouger et surtout de vivre. Le film est construit comme une fiction sportive comme on en a déjà vu mille avec le choix du défi, les entrainements, les doutes, la recherche de sponsors, les petits tracas; pour aboutir jusqu'à la confrontation finale. Dans toute cette structure narrative parfaitement maîtrisé on prendras le temps et le soin de s'attacher et d'écouter vivre ses mamies parfois bouleversantes de simplicité et de lucidité sur la vie. A ce titre la doyenne e l'équipe âgée de 98 ans et atteinte d'un cancer est vraiment touchante et superbe du poids de toute sa rayonnante humanité. Le film est souvent émouvant mais il ne verse jamais dans le pathos ni le démonstratif préférant une évidente et humoristique complicité avec ses personnages. Finalement un peu bordélique et anarchiste dans leur approche du volley-ball c'est un bonheur de les voir à l'approche du match apprendre enfin les règles sur internet, se frotter à l'entrainement de professionnels aussi émus qu'amusés et s'interroger sur ces foutus ballons boxés qui reviennent régulièrement comme un running gag. Le film combine à merveille une forme de rigueur toute nordique du cadre et de ses décors si particulièrement froid avec une vraie fantaisie presque enfantine comme lorsqu'une des vieilles dames s'amuse à chatouiller son mari en pleine scène. Le film est également rythmé par une bande son de mariachis mexicains apportant une petite touche de décalage supplémentaire. Lors du grand match finale on pourras voir cette bande de vieille dame sourire, s'amuser et s'éclater comme des petites filles avec un plaisir des plus communicatif, , cette joie sincère et profonde inonde alors l'écran, vous gonfle le cœur et vous fait monter les larmes au yeux.
Elles sont belles ses vieilles dames, ses vieilles mains qui tremblent, ses rides quand elles sourient , ses derniers élans de joie pour retarder l'horloge. Comme le laisse entrevoir Goro qui sait qu'elle n'en a plus longtemps mais qui refuse que ce soit ce foutu cancer qui l'achève , il faut mourir en restant vivant et paisible face au dernier set perdu d'avance.