Louise attaque

Vu dans de super conditions, ce film est un bien joli muet pour qui, comme moi, n'est pas un grand connaisseur de ce genre.
Le muet oblige deux choses fondamentales dont le parlant peut se passer : une musique quasi omniprésente et adaptée aux scènes et un jeu facial des comédiens (regards, sourires, mimiques...) poussé à l'extrême.

Dans Les Mendiants de la Vie, le couple de héros est joué par Louise Brooks (que je n'avais encore jamais vue à l'écran malgré le mythique Loulou) et Richard Arlen, beau comme un Dieu, qui font de leurs regards l'atour majeur de leur jeu. Ah ! Les yeux de Louise, entre naïveté et fougue et ceux d'Arlen, d'un bleu translucide, témoignant parfaitement du caractère parfois enfantin de son personnage.

N'oublions pas Wallace Beery en clochard poivrot et lubrique, personnage sans doute le plus intéressant du film qui arrive en chantant et ne quittera plus jamais l'écran, dévorant carrément la pellicule par sa présence à la fois drôle, touchante et inquiétante.

L'histoire est simple, point trop n'en faut pour un muet. Il s'agit là d'un très agréable road-movie de deux paumés qui tombent amoureux et n'aspirent qu'à vivre tranquilles.

J'ai eu la grande chance de voir ce film en ciné-concert et je félicite le pianiste qui a tenu les 1H15 de film sans pause. Il a su improviser sur les deux trois bases qu'il avait et partait parfois dans des envolées jazzy totalement en adéquation avec le film. Je suis encore éblouie par le fait qu'il soit parvenu à être toujours synchro avec les actions, notamment lors de scène de suspens.

Ce fut donc un bon moment de cinéma qui, comme l'Aurore, me donne envie de voir beaucoup d'autres muets.