Un peu avant la moitié du film, on trouve un long plan du protagoniste principal. Il est dos à la caméra et, quand il se retourne vers le spectateur, une idée à la con vient de germer dans sa cervelle. Il veut trouver un moyen pour faire se reproduire les vilains insectes qui mettent le souk depuis le début du film. Un quart d’heure plus tard, le film change alors complètement de direction. De la série B sympathique oscillant entre film catastrophe et film d’invasion animale comme il s’en faisait à la louche à la fin des années 70, on bascule dans un film sur la folie humaine telle qu’elle pouvait être montrée dans ces années-là. Bien évidemment, des décennies plus tard, le résultat n’est plus à la hauteur.


C’est dommage car la première partie du film est franchement sympathique. Dans l’ouest américain, des insectes sortis de terre après une secousse sismique se mettent à attaquer la population en les brûlant. Intelligentes, les bestioles avancent rapidement et on s’attend à une série B traditionnelle avec montée en puissance et carnage final. Malheureusement, le film choisit une autre direction. Alors que tous les éléments sont réunis pour passer un chouette moment, le scénariste William Castle décide que les bestioles ne peuvent pas survivre sur terre. Fin de l’invasion donc et coup de projecteur sur notre ami le professeur qui s’enferme dans une baraque isolée et qui, dans un long huis-clos, s’échine à sauver les insectes et à les faire se reproduire. Dans cette très longue deuxième partie, le film s’essouffle complètement et n’offre plus qu’un face-à-face entre le professeur et ses créatures pour un dénouement qui en dit long sur l’absurdité d’un tel développement.


Sur le papier, l’idée paraît audacieuse. Malheureusement, à l’écran, le film perd totalement en intérêt. On comprend bien que le réalisateur tente de faire partager une étrange expérience à grand renfort d’une musique électronique qui donne une dimension quasi mystique aux insectes mais, alors qu’il était plutôt rythmé jusque-là, le film devient totalement contemplatif. Il y a donc fort à parier que l’amateur de la première partie du film ne soit pas le second ou réciproquement. D’où l’impression d’un ensemble bancal. Dommage pour l’ambiance générale qui rappelle, dans cette Californie désertique, les productions des années 50 et pour la qualité des effets spéciaux avec des insectes plus vraies que nature.


Play-It-Again-Seb
4

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Liste et classement des films que j'ai vus (ou revus) en 2023

Créée

le 13 juin 2023

Critique lue 120 fois

7 j'aime

7 commentaires

PIAS

Écrit par

Critique lue 120 fois

7
7

D'autres avis sur Les Insectes de feu

Les Insectes de feu
doc_ki
7

Barbecue californien sauce mutante

Bonjour et bienvenue sur ma critique des insectes de feu Ayant récemment pris l'abonnement FilmoTV, j'ai redécouvert ce film avec une joie immense... Jeannot Szwarc est vraiment un réalisateur à...

le 8 juil. 2020

15 j'aime

6

Les Insectes de feu
Play-It-Again-Seb
4

Beugue

Un peu avant la moitié du film, on trouve un long plan du protagoniste principal. Il est dos à la caméra et, quand il se retourne vers le spectateur, une idée à la con vient de germer dans sa...

Par

le 13 juin 2023

7 j'aime

7

Les Insectes de feu
Fatpooper
7

Une critique qui spoile un peu quand même

Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en lançant ce film. Il date de l'époque où j'épluchais la caverne des introuvables. Je m'attendais à une petite série B un peu gore, un peu con aussi...

le 9 nov. 2013

7 j'aime

6

Du même critique

Astérix et le Griffon - Astérix, tome 39
Play-It-Again-Seb
7

Le retour de la griffe Goscinny-Uderzo

Depuis la reprise de la série par Ferry et Conrad, nos amis gaulois avaient une sacrée gueule de bois. La disparition de René Goscinny avait déjà très sérieusement entamé la qualité des albums même...

Par

le 22 oct. 2021

24 j'aime

23

L'Emmerdeur
Play-It-Again-Seb
9

Pignon, ce roi des emmerdeurs

Premier film mettant en scène François Pignon, L’Emmerdeur est déjà un aboutissement. Parfaitement construit, le scénario est concis, dynamique et toujours capable de créer de nouvelles péripéties...

Par

le 12 août 2022

22 j'aime

10

L'Iris blanc - Astérix, tome 40
Play-It-Again-Seb
4

La philosophie sur le comptoir

Aïe, aïe, aïe... L'arrivée de Fabrice Caro en lieu et place de Jean-Yves Ferri qui venait, à mon sens, de signer son meilleur Astérix dans le texte, était pourtant annoncée comme une bonne nouvelle...

Par

le 14 nov. 2023

21 j'aime

22