Les hauts de Hurlevent est un roman qui me fait de l'oeil depuis un bon moment, mais que je peine à trouver en bibliothèque. Je me suis donc rabattue temporairement sur ce film pour un premier contact. Le film est très très centré sur le personnage d'Heathcliff et la noirceur qui grandit en lui dans cette atmosphère sinistre et étouffante. Okay, c'est un type ténébreux, mais tellement mutique que ça en devient insupportable! Cela dit, on ne peut pas reprocher à ce film de verser dans la niaiserie, et c'est plutôt intéressant de découvrir ce portrait original.
J'ai trouvé l'histoire comme présentée ici particulièrement éprouvante à suivre et pas toujours intelligible. Aucune notion de temps n'est donnée, il y a si peu de dialogues qu'il n'est pas toujours facile de comprendre ce que font les personnages et pourquoi. Je m'attendais aussi à découvrir portée à l'écran toute la fin du roman concernant la vengeance d'Heathcliff sur la génération suivante : rien de tout ça... Il faut vraiment s'accrocher pour ressentir de l'empathie pour les personnages qui donnent souvent l'impression de flotter dans le silence. J'aurais du être émue, mais les choses sont si peu introduites que je suis restée de marbre...
C'est peut être aussi dû en grande partie à cette litanie de flash-back super redondants qui nous impose des images qu'on a vues il y a une heure à peine! C'est mou, c'est creux, jamais angoissant tellement ça se traîne... Et puis certes, les paysages donnent du corps au récit, car on comprend que les intempéries et le caractère abrupte de la nature renforcent le caractère sauvage de Catherine et Heathcliff, mais était il vraiment nécessaire de nous coller une suite de plans contemplatifs sur des insectes et des gouttes de pluie sur la mousse? 2 heures 08 de grisaille, pour un résultat plutôt vain...