Stuart mon ancien ami

J'ai souvent eu un plaisir coupable d'aimer les films réalisés par Stuart (on se tutoyait avant). Fan de Ré-animator, j'ai bien apprécié ceux que l'on pouvait voir dans les années 80/90 (même "Castle Freak"...). Souvent en VHS pour moi, les cinémas de ma ville ne s'aventurant pas dans ce genre.

Sur "Robot-Jox", je voyais quelques notules dessus dans Starfix, ou Mad Movies. Et cela ne donnait pas envie...D'ailleurs, dans mon souvenir, Stuart l'avait signé sous le nom lambda d'anonyme, Alan Smithee. J'ai dû confondre (sur 35 ans, je me pardonne), mais je pense qu'il aurait du le faire, car "Robot-Jox" est une bouse intergalactique. Et je ne pourrais plus regarder un film de Stuart, car je me demande si c'est bien lui qui a réalisé les films précédents... Heureusement qu'il a trouvé la pire équipe technique possible, qu'il n'a pas essayé de s'adapter, sinon le film était un navet et non un nanar. Un nanar, on peut y prendre du plaisir, s'amuser, se rappeler des foirades qui ont marquées ("Samurai Cop" reste le roi pour moi, mais je ne suis pas journaliste à Nanarland, et n'en a pas vu autant). Un navet, on pleure devant.

Ce qui le rend nanar:

- Des décors à base de tôle ondulée, mal peinte, avec vis bien apparente (il n'y avait pas assez de peinture). les décors d'"Objectif Nul" étaient supérieur (non, je ne plaisante pas)

- des portes qui foutent un bordel de bruit

- un héros con comme la lune (l'humour sur le recueillement du sperme nous ramène à un bar de village en fin de soirée). Tellement con, que quand il cherche à sortir de sa chambre, avec la porte bloquée, il peut sortir par une ouverture ENORME dans le mur. Ben non. Il fait une autre ouverture dans le mur, avec son véhicule télécommandé. Il devait trouver ça trop simple. Le véhicule a besoin que l'on fasse ses vitres, tellement elles sont sales (mais plus à cause du plastique bas de gamme cherchant à donner l'impression de vitres que le désert).

- Acteurs nuls (on ne voit pas s'ils sont capable d'avoir du talent dans de meilleurs conditions).

-costume nuls, fait par une classe de primaire (et encore, j'en ai vu des biens). Avec certains éléments mal cousus comme le badge sur la poitrine, et les lanières qui s'y coincent.

- cadrages nuls : exemple de la scène où le public va se faire écraser par un robot. Je les ai cru, de la façon de les filmer, à des kilomètres. Non, ils étaient à quelques mètres (le robot devait boucher la vue en plus), etc.

- le héros relance un poing "mortel" tombé à terre d'un bras du robot adverse , en bricolant les câbles comme pour faire démarrer une Super 5. Le bras se lance dans la torse de l'adversaire. Le truc marrant, c'est que le bras en tombant est censé ne plus être alimenté. Mais si, tu raccorde 2 câbles, n'importe lesquels, (même les câbles sont pourris, d'ailleurs) tu crées toi même l'électricité, et le poing remarche....

-le débit d'une mitrailleuse le plus lent jamais connu

-des arbitres qui viennent sous le pied menaçant d'un robot pour le fâcher, au lieu d'aller vers le visage, et qu'est ce qu'il se passe... Le pied du méchant robot reste souvent quelques minutes en l'air, et laisse le temps d'aller faire ses courses. Mais la plupart des écrasés préfèrent fainéanter en se cachant le visage pendant de longues minutes.

Bref, c'est sans fin (plan final pourri aussi). Stuart n'a jamais cherché à faire avec, et s'en accommoder (comme un requin mécanique qui ne fonctionne pas bien en 1976). Il va dans le décor direct. Tu n'es plus mon ami et je te fais la tête, même si tu es "from beyond"