Massachusetts,années 1860.C'est la Guerre de Sécession et le docteur March a cru bon d'abandonner sa femme et ses quatre filles pour s'en aller guerroyer sous les couleurs nordistes.C'est donc un toubib qui préfère tuer des gens plutôt que de les soigner et de s'occuper de sa famille.Il faut dire que son épouse et sa progéniture le soutiennent à donf car elles sont entièrement acquises à la Cause.Cependant le quotidien n'est pas rose vu qu'on manque d'argent et que les soeurs,même si elles s'adorent,ont des tempéraments très différents qui provoquent moult disputes,sans parler des histoires d'amour naissantes de ces jeunes adultes.Il ne s'agit jamais que de la sixième adaptation ciné du célèbre roman de Louisa May Alcott,sans compter les séries et téléfilms,mais le rendu est toujours aussi poussiéreux.On voit bien ce qui a pu intéresser la comédienne Greta Gerwig,ici réalisatrice et scénariste,vu que ça ressemble fort à une histoire pré-féministe à la sauce wokiste.Ce quarteron de péronnelles tendance girls-scouts et leur mère hyper progressiste au sourire béat de madone débranchée préfigurent idéalement les militantes humano-gauchistes actuelles dont Gerwig est une digne représentante.Et la meuf à Baumbach s'est sentie obligée de faire long,étirant sur plus de deux heures son soporifique pensum néo-moraliste et vieillot au gré de scènes vides interminables entrecoupées de flashbacks rendant la narration pénible et confuse.Après,si on aime voir une bande de post-ados débiles jacasser en continu des platitudes à propos des garçons ou des autorisations de sortie,ça peut plaire.Pour différencier les nanas on leur a collé à chacune des prétentions artistiques et des caractères différents.La leadeuse de la bande est Jo,une fille autoritaire et décidée qui mène la barque en l'absence de maman absorbée par ses bonnes oeuvres et qui cherche à entamer une carrière d'écrivain.L'aînée,Meg,a soi-disant des talents d'actrice,ce qui est étonnant vu à quel point elle est effacée.Amy peint et se révolte fréquemment contre les ordres de Jo.La cadette,Beth,est le quota mélo du film car la pauvrette,musicienne de son état, est très malade et menace de claboter à tout moment.Les filles ont pour meilleur ami Laurie,un jeune voisin issu d'une famille riche,qui les dragouille un peu toutes mais qui est feignasse,irresponsable,fêtard et indécis,le prototype de l'homme moderne.Pendant que papa casse du sudiste,que maman secoure les pauvres et que Jo essaie de colmater les brèches,il faut compter sur la générosité d'une vieille tante désagréable au possible mais richissime qui permet à la smala de survivre.La musique tristoune d'Alexandre Desplat endormirait un régiment de chevaux de bois et même si Greta réussit quelques jolis plans picturaux on s'ennuie ferme,la fin sonnant comme une libération.Les acteurs se sont visiblement endormis aussi et sommeillent debout,seuls Saoirse Ronan,dont le personnage dynamique est l'alter ego de la romancière Louisa May Alcott et qui livre une prestation très investie,et notre frenchie Louis Garrel,à la présence charismatique mais trop brève,échappant au naufrage.Note et critique de film de Greta Gerwig publiées précédemment:"Barbie"-1.Moyenne:1,5.